On s’agite beaucoup en ce moment dans la
nouvelle grande région Bourgogne-Franche-Comté. D’abord pour constituer des
listes parce que le scrutin proportionnel et les listes par département
limitent le nombre de places dites "éligibles".
Ça grince donc des dents à droite comme à gauche,
François Sauvadet ou Marie-Guite Dufay réservant si l’on ose dire les bonnes
places à ceux et celles qu’ils ont "ramassé" le long de la route des cantonales
et, soit non réélus soit éliminés par le redécoupage, se sont retrouvés tout
nus au printemps dernier. On songe, par exemple, à des personnes comme Joël
Abbey (à droite, ancien conseiller de Pontailler) ou Patrick Molinoz (à gauche,
ancien élu de Vénarey-les-Laumes).
La voiture balai des régionales ne peut
ramasser tout le monde et donc, ça grince. Safia Okotoré, par exemple, encore
vice-présidente de Bourgogne, ne se retrouve pas en place éligible sur la liste
proposée par Michel Neugnot : elle hurle au scandale, annonce qu’elle quitte le
ring PS car elle n’aime pas la présidente de Franche-Comté – le président de
Bourgogne, François Patriat, qui a jeté l’éponge, la soutient du bout des
lèvres – et qu’elle peut très bien, avec d’autres élus oubliés, constituer une
liste dissidente.
À droite, Sauvadet montre sa haute taille
dans tous les coins de Franche-Comté pour que là-bas, on s’habitue à sa tête de
Philippe-le-Bon puisque c’est vraiment comme duc de BFC qu’il se voit
désormais, clamant à cor et à cri son abandon de la Chambre des députés dès
janvier, élu ou pas– il retournera sans doute à l’Assemblée si et seulement si
Sarkozy retourne à l’Élysée – , et surfe sur les bons sondages de la droite
pour allumer partout des propositions qui flirtent avec la démagogie verbale
sous le regard apeuré des Républicains façon Joyandet qui rongent leur frein en
coulisses.
Et pendant ce temps-là, au fait, des
milliers de réfugiés sont dans l’attente de notre généreux sens de
l’hospitalité : qui en parle dans ce début de campagne, qui ? Ah ! si, il y a
François Patriat, qui allonge aux communes la somme de 1 000 € par famille
accueillie, en sus de ce que l’État leur a promis.
Michel HUVET
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