Les voilà tous inscrits. Des binômes pour
le moment unis qui se déchireront, mais si, sitôt l’assemblée départementale
réunie. Un homme et une femme, en principe du même parti ou de la même tendance
sur 23 cantons enfin redécoupés en terme de population et qui sont en jachère depuis belle lurette. Ce qui fera 46 élus.
Premier point.
Là dedans, comment les électeurs vont-ils
s’y retrouver, eux qui ne savent pas encore, ou si mal, ou pas du tout, que
Mirebeau est dans le canton de Saint-Apollinaire ou que Saulieu est dans le
canton de Semur ? Ceux de Dijon, qui ne savent même pas qui est leur actuel
conseiller général, vont avoir à apprendre que d’une rue à l’autre du
centre-ville on peut être de trois nouveaux cantons différents ! Second point.
Semur et Dijon 5, par exemple
Il n’empêche que tous ces candidats y
croient dur comme fer. Et d’abord ceux du FN, qui se présentent dans chacun des
nouveaux cantons, histoire de semer une belle pagaille dans les petits comptes
entre amis. Voyez le canton de Semur où le président sortant François Sauvadet
– qui a la chance d’être associé à la très compétente et très battante Martine
Eap-Dupin – va quand même trouver sur sa route des socialistes très déterminés
(Christine Beccavin et Laurent Viette) mais surtout des FN prêts à tout
(Aurélie Clerc et Bernard Bonoron) et l’inattendu ancien maire de Semur
Philippe Guyennot qui a demandé à Marie-Andrée Coquille de le suivre “sans étiquette”
dans l’aventure. Second tour à peu près certain et … délicat.
Voyons les autres. Non sans observer
préalablement que le Front de gauche a multiplié les candidatures, histoire de
perturber le jeu déjà très difficile des “forces de progrès” (PS et alliés),
même et surtout à Dijon et dans l’agglomération où les amis de François
Rebsamen ont même perdu en route et dans plusieurs cantons déjà chauds – encore
que ce soit de la stratégie osée de la part de François Desseille – leurs amis
du Modem bayrouiste. Exemple Dijon 5 où Colette Popard et Christophe Avena vont
se trouver en concurrence avec Cécile Chevalier et Marien Lovichi (Modem) sur
leur droite, Marie-Christine Gunther et Daniel Mangione (Front de gauche) sur
leur gauche ! Du coup, que restera-t-il à la vraie droite sinon de quoi essayer
de faire comprendre aux électeurs que Franck Ayache est UMP et Frederika
Desaubliaux bien FN…
Chenôve... et tous les autres
Le nouveau grand canton de Chenôve – qui
comprend désormais Marsannay, une sacrée ville moyenne de plus de 5 000 habitants
– fait des envieux, la succession de Jean Esmonin attisant les convoitises. Six
couples en lice, excusez du peu : non seulement les successeurs désignés PS
(Dominique Michel et Jannine Tisserandot) mais aussi le Front de gauche et le
FN, mais encore un couple UMPiste et un couple "divers gauche" puisque Roland
Ponsaa est quand même sortant et qu’il a eu envie, avec Nathalie Gay, qu’on ne
l’oubliât point. Pas d’élus au premier tour !
Enfin les autres, tous les autres.
–
Arnay-le-Duc est devenu un immense
territoire où l’on trouve Pouilly-en-Auxois mais aussi Liernais : le trio
FN-UMP-PS devient quatuor avec l’inattendue candidature d’Anne Bussière et de
Michel Guenoux, sans étiquette si ce n’est celle des intérêts du canal de
Bourgogne qui est un fleuron à ne pas sous-estimer. Le sortant qui a survécu
dans le découpage reste Pierre Poillot : au boulot !
–
Auxonne aura aussi son quatuor
puisque le Modem a investi deux candidats qui voudront pousser le sortant
Dominique Girard au second tour.
–
Beaune, où le redécoupage a
calé la ville dans un seul canton : Jean-Pierre Rebourgeon (sortant UMP) et
Marie-Laure Rakik trouveront aussi deux quatrièmes larrons de tendance très
verte voire “alternative”.
–
Châtillon-sur-Seine : l’immense
terroire du nord de la Côte-d’Or (de Châtillon à Baigneux en passant par
Montigny-sur-Aube, Laignes et Aignay-le-Duc) adoubera sans doute son
incontournable UMP Hubert Brigand.
–
Chevigny-Saint-Sauveur : c’est
aussi le canton de Quétigny, suivez mon regard et voyez que le sortant Michel
Bachelard (PS) voudra croire qu’il ne lui échappera pas encore cette fois.
–
Dijon 1 : La terre d’élection
du député PS Laurent Grandguillaume reste quand même très à droite et
François-Xavier Dugourd croit fermement à sa chance d’en rester l’élu (avec Danielle
Darfeuille) voire plus qu’élu… Les Verts (Catherine Hervieu) lui opposeront
néanmoins une belle résistance.
–
Dijon 2 : L’affaire est pour le
maire de Dijon, Alain Millot, et sa première adjointe Nathalie Koenders, même
si le désormais incontournable Emmanuel Bichot entend bien, lui, arriver en
seconde position devant le FN au premier tour.
–
Dijon 3 : Hamid El Hassouni,
conseiller municipal et fidèle de François Rebsamen depuis 2001, tente sa
chance ici avec Sandrine Hily. Face à lui, le bouillant UMP Laurent Bourguignat
et même deux héroïques communistes.
–
Dijon 4 : Ludovic Rochette et
Anne Erschens (UMP) se lancent dans un canton qu’ils connaissent sur le bout
des trottoirs mais gare au duo socialiste descendu de la mairie, Océane
Charret-Gordat et Jean-Yves Dian.
–
Dijon 6 : En principe le couple
venu de la mairie, Céline Maglica et le très populaire André Gervais, tireront
leur épingle du jeu délicat qui les verra opposés au leader FN Edouard Cavin, à
l’ambitieux Lionel Fourré pour la droite, et l’obstiné Eric Davillerd pour le
parti mélanchoniste.
–
Fontaine-les-Dijon : Dans ce
canton très à droite, Patrick Chapuis, avec Patricia Gourmand – maires de
Fontaine et d’Asnières – , vont trouver sur leur route le FN François Thieriot
et surtout l’inattendu maire d’Ahuy (Modem), Dominique Grimpret, eh ! oui !
–
Genlis : Choc frontal à prévoir
entre les Forces de Progrès (Hélène Bouchet et Jacques Loury) et la droite unie
de Vincent Daucourt et Christelle Meheu.
–
Is-sur-Tille : Un duo de choc
pour la droite avec Charles Barrière et Catherine Louis.
–
Ladoix-Serrigny : Denis Thomas
et Anne Parent (droite) devraient se balader dans ce nouveau grand canton très
vineux où les voix se conquièrent dans les caves !
–
Longvic : Jean-Philippe Morel
(UDI) et Marie Quintallet unissent d’un coup Longvic et Gevrey et l’avocat
longvicien y voit enfin la lumière d’un succès possible, même si les deux
listes de gauche (unies au second tour ?) peuvent lui faire perdre quelque peu
le sommeil.
–
Montbard : Duel serré entre la
maire de Montbard Laurence Porte (droite, associée à Marc Frot venu de
Baigneux) et le maire PRG de
Venarey-les-Laumes Patrick Molinoz qui s’est associé à l’ancienne
adjointe montbardoise, le docteur Marion Mongouachon.
–
Nuits-Saint-Georges : Le
sortant Pierre-Alexandre Privolt (Forces de progrès) s’est associé avec
Marie-Christine Garnier pour conserver un territoire très agrandi que Hubert
Poullot et Valérie Dureuil (droite) voudront à tout prix lui reprendre.
– Saint-Apollinaire : Un nouvel et immense canton qui va jusqu'aux bords de la Saône et qui verra s'affronter des sortants à qui leur canton leur a été retiré. Le DVD Nicolas Urbano (avec Isabelle Loos-Maillard) va s'affronter avec Laurent Thomas (et Christine Richard) qui ont été adoubés par la "majorité départementale", eux ! Et contre eux, un duo qui en veut et qui se réclame des Forces de progrès : Pierre-Alain Barot et Ludivine Demacon. Et le FN, ici, a choisi Sylvie Beaulieu, très connue des milieux politiques divers et variés, associée à Franck Gaillard. Bon vent !
–
Talant : Là aussi, la droite se
dédouble et Gilbert Menut, le maire de Talant, associé à Monique Bayard, va se
trouver gêné aux entournures par le couple Amandine Gaucheret et Alain Lamy
(divers droite) quand ce n’est pas les FN Nathalie Perreira et Philippe Loza.
Mais attention, le canton va désormais jusqu’à Sombernon et le sortant Paul
Robinat (Forces de progrès) associé à Christine Renaudin-Jacques, bien connue à
Talant, entend bien ne pas passer inaperçu.
Michel HUVET