René Goguey (Photo France 3) |
René Goguey a rejoint ce ciel qu’il a tant sillonné
avec son avion Robin, des plaines de Hongrie aux reliefs ibères en passant par
la Bourgogne. Ce savant, cet enseignant, cet acrobate des airs, ce chercheur
aura passé une bonne partie de sa longue vie à "inventer" l’archéologie
aérienne et le don qu’il a fait de des milliers de documents aux archives
départementales est un geste fort de cet homme généreux dont l’amitié était
aussi solide que les connaissances.
"La" photo de René Goguey à Alésia |
C’est pourquoi je m’étonne, oui vraiment, que lui
rendant hommage dans un communiqué, le président
départemental ait à peine mentionné Alésia dans les trouvailles de René Goguey.
Le dit président était pourtant bien placé pour en dire plus, lui qui était
vice-président de Louis de Broissia quand celui-ci lança l’idée du muséoparc,
idée directement issue des fouilles de Michel Reddé qui confirmèrent les photos
de René Goguey.
Témoin de cet événement, à l’époque, j’avais raconté,
dans Le Bien public, la présentation du film de Philippe Fontenoy : "Comme Cluny, Alésia est donc imaginaire.
Pour rendre palpable le site, le film réalisé par Philippe Fontenoy met en
scène évidemment René Goguey à bord de son avion de chasse archéologique mais
utilise les images de synthèse en 3D réalisées par les ingénieurs de l’ENSAM
Cluny pour montrer en trois dimensions ce que les photos et les fouilles ont
mis à jour."
Le camp C et les trous des poteaux !
De même me souvenais-je de ce jour où René Goguey,
pas peu fier bien que d’une modestie sidérante, m’appela pour me faire part de
la grande nouvelle de la découverte, sur les photos réalisées en lumière
rasante depuis le petit avion en piqué, du camp C
d’Alésia avec les lignes de fortifications de César et les trous de
poteaux ! C’était le 26 juin 1990.
Je concluais ainsi l’information : "S’ensuivit une campagne de fouilles menées par Michel Reddé et décidées
par le ministère de la Culture qui put clore définitivement, au moins sur le
plan scientifique, la question passionnelle du vrai site d’Alésia. C’était là,
et pas ailleurs, et Napoléon III avait eu raison."
Michel HUVET
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire