mercredi 20 juillet 2016

FLAVIGNY : LA MÉMOIRE DES LIEUX

 Tandis qu’une civilisation est en train de couler dans les profondeurs de la barbarie, tandis que, comme au Moyen-Âge les féodalités répandent leurs querelles intestines, vivre à Flavigny les événements du dimanche16 juillet a apporté, à ceux qui ont eu la chance de s’y trouver, de quoi enfin s’émerveiller, contempler l’ingéniosité des Compagnons de toute sorte dans un entrelacs de styles et d’époques, écouter et savourer l’esprit des lieux, rencontrer aussi des artisans de paix.

Hommage à Jacques Reynaud


On fêtait donc, ce jour-là, les 60 ans de la fondation, par Jacques Reynaud, de la Société des Amis de la Cité de Flavigny, de même que l’ouverture au public, il y a 25 ans, de la désormais célèbre Maison au Donataire, justement réhabilitée et sauvée par la dite SACF. L’actuel président, Gérard Mégret, avait si superbement organisé la journée qu’elle ne manquera pas de s’inscrire illico dans la mémoire des lieux.

Le maire, les conseillers départementaux, les savantissimes archéologues ou historiens, la population, tout le monde était là, chapeau de paille sur la tête, pour inaugurer, sur la maison des Harris, ancienne demeure de Jacques Reynaud, une plaque commémorant la création de la SACF : hommage lui fut ensuite magnifiquement rendu par ceux qui l’ont connu en train d’inventer le plus beau village de France !

La notion de patrimoine


Et puis on se laissa aller, depuis la terrasse de Gérard et Martine Megret, à admirer ces collines de l’Auxois qui moutonnent à l’infini tout en évoquant le chant des moines qui, ici, hier comme aujourd’hui, font tressaillir les tourterelles et les pigeons. On entendit le médiéviste Guy Lobrichon conter les premiers âges de Flavigny, on écouta Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques (et de Versailles) décrire avec quelle passion s’était accomplie l’étude et la rénovation de la Maison au Donataire.


On n’eut pas droit, hélas, à ce que le professeur Christian Sapin, pourtant bien présent, nous conte, lui aussi, l’aventure historico-archéologique vécue, au moins depuis 50 ans, dans ces collines auxoises incroyablement mémorables.


Le soleil s’aventurait entre les ombres des hauts murs d’enceinte, les habitants ouvraient grandes leurs incomparables demeures en dégustant quelques anis, et les visiteurs s’emparaient, grâce à la SACF et à Gérard Mégret, de belles raisons de croire encore, en ce monde, au patrimoine et à l'humanité !




Michel HUVET