Plus de 100 000 personnes dans les tramways
dijonnais le jour de l’inauguration. Et des trams – j’y étais – encore bondés et
pris d’assaut à 23 heures, une ambiance décontractée, le foulard cassis autour
de chaque cou, on n’avait encore jamais vu cela dans la capitale des Ducs de
Bourgogne.
A tout prendre, rien d’étonnant. En donnant
deux conférences sur l’histoire du tram à Dijon devant le public de l’Opad, j’ai
vite compris que la nostalgie de l’ancien tram hantait encore bon nombre de
ceux qui étaient encore enfants quand circula une dernière fois le "1/6" le 1er
décembre 1961, il y a donc juste un peu plus de cinquante ans.
La seconde raison, c’est le retour du rail
dans la ville. Sans le PLM, sans le rail, Dijon ne serait sans doute jamais
devenue la capitale qu’elle est aujourd’hui. Rappelons-nous que depuis que
Napoléon III, en 1851, est venu banqueter au foyer du théâtre de Dijon après
avoir inauguré la ligne PLM de Tonnerre à Dijon via le tunnel de Blaisy, la
ville de 27 000 habitants est passée en quelques décennies, et grâce au rail, à
plus de 80 000 au temps des grands-parents de Vincenot !
La troisième raison est liée à notre
époque. Nous vivons dans un temps échevelé, un temps qui ne sait plus "prendre
son temps". Le tram ramène soudain dans la ville, outre un calme bienfaisant,
un temps plus apaisé. Il était flagrant de constater, dans les trams bondés du
1er septembre, la convivialité qui s’installait dans les allées, la mixité
sociale qui s’y vivait, le sourire qu’on devinait sur beaucoup de visages.
On s’habituera, bien évidemment, à ce tram
qui se "hâte avec lenteur", aux facilités qu’il offre à tous (un quart d’heure
de la gare au CHU !), aux cadences et aux tarifs. Mais ce retour du rail de
ville à Dijon aura marqué cette fin d’été 2013. Et le maire François Rebsamen
aura définitivement compris que le mandat de premier magistrat d’une ville
comme Dijon vaut tous les autres mandats politiques !
Michel HUVET