Deux heures d'émerveillement (© TGB ) |
Héberlués, émus,
bouleversés même, les très nombreux spectateurs venus de quatre départements à
Châtillon-sur-Seine n’oublieront pas la rencontre musicale que leur a offert le
Sirba Octet qui a fait le détour par le nord de la Côte-d’Or sur la route de
la Folle Journée de Nantes !
La plupart solistes de
l’Orchestre de Paris, les virtuoses du Sirba se sont emparés de tout le
répertoire traditionnel ashkenaze ou tzigane de l’Europe de l’Est pour ce
festival bien nommé Tantz !, teinté d’humour
autant que de gémissements, de plaintes autant que de réjouissances, de danses
autant que de méditations : prodigieux.
Cadences infernales
Sous la direction de
Richard Schmoucler, les sept autres solistes enchantent par leur
virtuosité et leur faconde, et
entraînent le public dans des rythmes fous, s’apaisant parfois pour laisser
planer des complaintes de quintette à cordes à fendre l’âme et reprenant la
cadence infernale au-dessus de laquelle caracolent le cymbalum, le piano ou la
clarinette volubile.
Les arrangements de Cyrille
Lehn ajoutent encore à la somptuosité musicale ce parfum d’authenticité qui a
fait promener le public des villages de Bohème aux campagnes roumaines en
passant par les bals discrets des bords du Danube.
Héberlués, les spectateurs sont repartis avec un seul désir, celui de réentendre vite, grâce au CD,
ces chants de l’âme venus de si loin, dans le temps comme dans l’espace.
Michel HUVET