L’Auxois est particulièrement terre
musicale bénie. Pas un coin de ce paradis qui n’ait son festival ou ses concerts
de prestige. Etonnant foisonnement en ce milieu dit rural au moment où la
capitale, Dijon, se morfond en attendant la mort de son orchestre et n’ayant
rien de musical à s’offrir en ces temps estivaux.
Après le bouleversant triduum pianistique
et slave de la Grange du Prieuré à Vitteaux, voici revenu le temps des
Musicales en Auxois, festival de très haute valeur musicale qui vient de fêter sa
vingtième édition dans le cadre unique de l’abbaye de Fontenay éclairée de 1 000 chandelles.
Franck-Emmanuel Comte et l'Auxois
Franck-Emmanuel Comte a offert au public
très nombreux une version très prenante de la Messe sonnelle en ut de Mozart avec les choeurs et l’orchestre
baroque de la formation qu’il a créée, le Concert de l’Hostel-Dieu. Aujourd’hui
internationalement connu comme chef et instrumentiste baroque, habitué des
grands festivals européens, Franck-Emmanuel Comte est au sommet de
son art.
S’il continue à s’investir ainsi dans
l’Auxois, c’est qu’il sait compter sur une association présidée par Annick
Riquet et dont les bénévoles font des merveilles pour lui. C’est aussi qu’il
n’oublie pas être originaire de l’Auxois ni qu’il fit ses premières classes
musicales à l’université et au conservatoire de Dijon.
Des croissants à Sainte-Colombe
Alors, dans ce lieu exceptionnel, Mozart
fut tout aussi exceptionnel. Et la direction ferme, exigeante, haletante même,
de Franck-Emmanuel Comte a donné à cette Messe
des allures de Requiem, des sonorités
haendeliennes, des soubassements tragiques et prémonitoires sous l’apparence glorieuse.
On ne sait pas comment Constance Mozart – pour qui cette partition fut écrite –
a chanté l’Et incarnatus est, très
longue contemplation de l’Enfant par sa Mère, mais Heather Newhouse-Peraldo a
su le faire avec une émouvante simplicité et des vocalises touchantes par leur
vérité.
Le festival se poursuit durant dix jours
encore, et nous allons sans doute nous retrouver nombreux le jeudi 7 août à 9 h
du matin sous le marronier au sommet de Sainte-Colombe où, en dégustant café et
croissants, un harmonium du Rajahstan accompagnera flûtes et percussions pour
saluer le soleil se levant sur l’Auxois.
Michel
HUVET
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