(Photo X) |
Que n’a-t-on entendu au long des soirées électorales, dans cette Côte-d’Or dont le président Sauvadet, tel un sémaphore, n’a cessé d’agiter les bras, de courir d’une ville à l’autre pour se persuader qu’il avait encore un rôle à jouer ? “Vague bleue”, “déferlante à droite”, que sais-je ?
Des bascules annoncées
Oui, bien sûr, une vaguelette, comme en
2008 mais à l’envers. Oui, il y a eu une vague antigouvernementale. J’avais bien
précisé ici, dès janvier, que la part “nationale” de ces élections municipales
n’influerait que sur le seul sort de ceux qui avaient été élus “de justesse” en
2008. Ce fut le cas.
Is-sur-Tille ? Dans cette ville célèbre
pour ses 50/50, et où le sortant PS Michel Maillot ne se représentait pas, la
bascule était prévisible et quasiment évidente. Genlis ? À l’usure du sortant
PRG s’est ajoutée une nouvelle sociologie des habitants. Montbard ? Le
va-et-vient droite-gauche est devenu une habitude depuis la fin de l’ère
Garcia. Plombières ? La victoire de la droite n’est due qu’au seul fait de la
dissidence d’un adjoint au maire sortant.
François Rebsamen (Photo X) |
Pour les autres, bien installés et
politiquement forts, la résistance a été manifeste. Tout comme ces villes
conquises par la gauche en 2001 – Lyon, Paris, Auxerre –, Dijon a maintenu son
cap et réadoubé François Rebsamen. On a lu ici ou là que oui, mais qu’il avait
quand même été mis en ballottage. En oubliant de dire que c’est plus le nombre
de listes en présence que le reflux des sympathisants qui a été la vraie cause
du second tour obligé. Vu le contexte, François Rebsamen sort donc grandi de
ces deux tours.
Patrick Molinoz (Photo Gazette Côte-d'Or) |
Un autre maire, de gauche, a brillamment
réussi en Côte-d’Or et c’est le même profil que Dijon : une ville où le premier
magistrat a tout changé depuis 2001. Il s’agit de Patrick Molinoz (68% au
premier tour !) et de sa ville de Venarey-Les Laumes : au pied d’Alesia, à deux
pas de Flavigny et d’Alise, de Marigny-le-Cahouet et autres perles de l’Auxois,
cette cité s’est complètement transformée : la voilà attractive, commerçante,
nettoyée, embellie, pleine de projets (et de grues qui les confirment),
tranchant à l’évidence sur des villes cantonales telles que Précy ou Vitteaux
qui sombrent dans la résignation et l’abandon.
La droite dijonnaise, elle, est toujours aussi hésitante,
boiteuse et sans élan qu’elle l’était après le départ de Robert Poujade et la
chute de Jean-François Bazin. On se demande encore ce qu’Alain Houpert est venu faire dans cette galère : il aura sans doute plus perdu que gagné, et déjà laissé son
siège de conseiller général pour aller s’enfermer au conseil municipal de
Dijon. La place de sénateur lui échappera sans doute dès septembre et j’en
connais qui, pour la prendre, s’en pourlèchent déjà les babines.
Michel HUVET
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