mardi 3 avril 2012

CONSEIL GÉNÉRAL CÔTE-D'OR : MALAISE ENTRE LA COMM ET LES MÉDIAS


Vote au conseil général de Côte-d'Or (Photo Philippe Gillet)



Notre confrère DijOnscOpe a bien des ennuis avec le conseil général, ou plus exactement avec le service de communication du-dit conseil. En fait, le chargé des relations avec la presse, qui vient d’arriver dans les lieux pour un court laps de temps – sans doute jusqu’aux législatives – veut poéter plus haut que son luth : il vocifère, parle à la première personne, exclut les journalistes des sessions au gré de son humeur, parle du conseil général à la première personne du singulier, bref voici revenu le temps du Grand Inquisiteur.

La première question qu’on se pose à propos de cette censure qui ne se cache même plus est celle-ci : agit-il sur ordre du président ? On pourrait le penser, étant entendu que ce communicant fait partie, depuis son arrivée dans les lieux, du cabinet du président-ministre. Et si cela est, pourquoi le président en question ne réagit-il pas publiquement  ?



Il est inimaginable, en effet, que les réponses surréalistes du chargé de comm à la patronne de DijOnscOpe, Sabine Torrès, restent lettres mortes et ne soient pas invalidées par l’exécutif d’une assemblée démocratique. Laisser planer le doute reviendrait à cautionner des assertions révoltantes du type de celle-ci : "Je suis en contact dans le 21 avec un certain nombre de médias qui relaient nos informations et d’autres qui ne la relaient pas. Je n’envoie pas d’infos à certains car les retours ne sont pas suffisants, ne correspondent pas à ce que j’attends. Vous êtes un vecteur qui, en l’état, ne m’intéresse pas".

J’ai souvent dit, ici ou là, qu’un climat malsain s’était installé dans les sphères dijonno-dijonnaises de la politique et des médias. On s’est mis en tête, à la mairie (de gauche) comme au conseil général (de droite), de flinguer tous ceux qui penseraient "mal", c’est-à-dire tous ceux qui attenteraient de près ou de loin au culte du Führer, – pardon, du chef –. Ici on le fait subtilement en éloignant les journalistes des réseaux influents. Là, semble-t-il, on le fait sans masque et on dégoupille sans se cacher.

Ma petite expérience des milieux politiques me permet de dire, quand même, que de tels agissements sont monnaie courante depuis bien des lustres, même s’ils s’effectuaient jadis sous des formes polies, peu voyantes, et en tout cas respectueuses de la liberté des uns et des autres. Une belle occasion pour moi de rendre hommage à Louis de Broissia, qui connut (peu de temps) les douleurs d’une double appartenance : directeur de journal et président du conseil général.

Il m’avait confié le service politique et j’avais exigé liberté de manoeuvre et promis honnêteté intellectuelle. Il me laissa toujours la bride sur le cou, n’intervint qu’une fois par un simple communiqué, et s’il finit par quitter la direction du quotidien – un élu comme Roland Carraz ne le ménageait guère –, c’est par respect républicain de la séparation des pouvoirs.

Ce qui se passe aujourd’hui, me semble-t-il, c’est que nous sommes face à une sensible dégradation de la qualité humaine de certains communicants qui ont à faire face à une confusion médiatique entre communication et information que certains journalistes ont parfois eux-mêmes entretenue.

Michel HUVET

1 commentaire:

  1. Vous avez raison, on mélange tout.
    De même que les enseignants doivent enseigner et laisser les parents éduquer, n'en déplaise au ministère, les journalistes doivent informer - communiquer est un autre métier.
    Mais, de même qu'un journaliste a le droit de ne pas informer sur un sujet, ce journaliste doit aussi admettre qu'on ne veuille pas passer par lui pour donner des infos.
    Dijonscope est libre de son choix éditorial - a mon avis, talentueux - mais Dijonscope doit admettre qu'on soit libre de choisir son média, pour informer comme pour s'informer.

    RépondreSupprimer