Vote au conseil général de Côte-d'Or (Photo Philippe Gillet) |
Notre confrère DijOnscOpe a bien des ennuis
avec le conseil général, ou plus exactement avec le service de communication
du-dit conseil. En fait, le chargé des relations avec la presse, qui vient
d’arriver dans les lieux pour un court laps de temps – sans doute jusqu’aux
législatives – veut poéter plus haut que son luth : il vocifère, parle à la
première personne, exclut les journalistes des sessions au gré de son humeur,
parle du conseil général à la première personne du singulier, bref voici revenu
le temps du Grand Inquisiteur.
La première question qu’on se pose à propos
de cette censure qui ne se cache même plus est celle-ci : agit-il sur ordre du
président ? On pourrait le penser, étant entendu que ce communicant fait partie,
depuis son arrivée dans les lieux, du cabinet du président-ministre. Et si cela
est, pourquoi le président en question ne réagit-il pas publiquement ?
Il est inimaginable, en effet, que les réponses surréalistes
du chargé de comm à la patronne de DijOnscOpe, Sabine Torrès, restent lettres
mortes et ne soient pas invalidées par l’exécutif d’une assemblée démocratique.
Laisser planer le doute reviendrait à cautionner des assertions révoltantes du
type de celle-ci : "Je suis en contact dans le 21 avec un certain nombre de
médias qui relaient nos informations et d’autres qui ne la relaient pas. Je
n’envoie pas d’infos à certains car les retours ne sont pas suffisants, ne
correspondent pas à ce que j’attends. Vous êtes un vecteur qui, en l’état, ne
m’intéresse pas".
J’ai souvent dit, ici ou là, qu’un climat
malsain s’était installé dans les sphères dijonno-dijonnaises de la politique
et des médias. On s’est mis en tête, à la mairie (de gauche) comme au conseil
général (de droite), de flinguer tous ceux qui penseraient "mal", c’est-à-dire
tous ceux qui attenteraient de près ou de loin au culte du Führer, – pardon, du chef –. Ici on le fait subtilement en éloignant les journalistes des réseaux
influents. Là, semble-t-il, on le fait sans masque et on dégoupille sans se
cacher.
Il m’avait confié le service politique et
j’avais exigé liberté de manoeuvre et promis honnêteté intellectuelle. Il me
laissa toujours la bride sur le cou, n’intervint qu’une fois par un simple
communiqué, et s’il finit par quitter la direction du quotidien – un élu comme
Roland Carraz ne le ménageait guère –, c’est par respect républicain de la
séparation des pouvoirs.
Ce qui se passe aujourd’hui, me
semble-t-il, c’est que nous sommes face à une sensible dégradation de la
qualité humaine de certains communicants qui ont à faire face à une confusion
médiatique entre communication et information que certains journalistes ont parfois
eux-mêmes entretenue.
Michel HUVET
Vous avez raison, on mélange tout.
RépondreSupprimerDe même que les enseignants doivent enseigner et laisser les parents éduquer, n'en déplaise au ministère, les journalistes doivent informer - communiquer est un autre métier.
Mais, de même qu'un journaliste a le droit de ne pas informer sur un sujet, ce journaliste doit aussi admettre qu'on ne veuille pas passer par lui pour donner des infos.
Dijonscope est libre de son choix éditorial - a mon avis, talentueux - mais Dijonscope doit admettre qu'on soit libre de choisir son média, pour informer comme pour s'informer.