Comme en 1981 ? Certains le pensent et le disent.
Or que s’était-il passé en 1981 pour que François Mitterrand finisse par l’emporter avec plus de 52% des voix ? Il y avait eu – Giscard, lui, ne l’a jamais oublié – un certain Jacques Chirac, alors patron du RPR, qui avait laissé la liberté de choix à ses troupes au second tour… ce qui équivalait à faire chuter Giscard. CDFD.
Alors en 2011 ? La même situation serait effectivement possible quand on voit naître un grand parti du Centre : cette fois, ce ne sera pas Bayrou mais Borloo. Au profit de qui ? Du socialiste capable de regrouper les Verts, la gauche de la gauche (au moins une partie) et la moitié du Centre. Faisable pour Strauss-Kahn (un peu), et pour Hollande (beaucoup). Quant à Borloo, aura-t-il alors le culot de Chirac ?
À Dijon l’autre jour, François Hollande s’est retrouvé bien entouré : il paraît aller de soi que François Rebsamen – ancien n°2 de l’ancien n°1 Hollande – a envoyé au feu de l’engagement clair dans le camp Hollande deux de ses proches, à savoir Laurent Grandguillaume (adjoint au maire et conseiller général) et Michel Neugnot, indéboulonnable “patron” local du PS et de surcroît vice-président du conseil régional.
Seule grosse différence avec 1981 : cette année-là, François Mitterrand avait subtilement réussi à unifier ce qu’il appelait "le peuple de gauche", tandis qu’à ce jour les socialistes sont loin d’avoir un candidat qui fasse l’unanimité de son propre camp, y compris chez les alliés Verts ou radicaux. Hollande a choisi de la jouer "président normal" face à un sortant qu’il juge “anormal, extravagant et bling-bling”. Strauss-Kahn, lui, ne dit rien. Chacun sa stratégie.
Et pendant ce temps-là, Sarko la joue "people" – l’annonce d’un futur héritier du trône lui a fait regagner 5 points dans les sondages –, laissant d’ailleurs volontairement ses proches se quereller sur sa lepénisation.
Relisons La Fontaine : les loups restent souvent moins malins que les renards.
Michel HUVET
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