vendredi 6 mai 2011

BOURGOGNE : LA PRESSE EN ÉBULLITION


Photo DijOnscOpe 



C’est un euphénisme de dire que je m’amuse beaucoup, en ce moment, de voir dans quelle marmite nauséabonde est tombée la presse locale et régionale. Ce qui m’amuse le plus – et je l’ai déjà dénoncé ici (voir dans ce blog) – c’est le fait qu’on ait attendu si longtemps pour s’apercevoir que quelquechose ne tournait plus rond au royaume de l’information.

Devant l’arbre de la liberté de la presse – c’est bon, parfois, de se prendre pour Victor Hugo, mais lui était en exil –, on a donc décidé de se venger de celui qui avait parlé de "débarrasser Dijon de la presse de caniveau" en créant une sorte de conseil de surveillance de la liberté d’informer. Même si je suis bien placé pour savoir que ce dont on s’aperçoit aujourd’hui n’est pas nouveau – il faudra bien un jour que je dise tout, tout –, je reconnais que les temps qui courent sont bien tristes.

Les manoeuvres sont les mêmes qu’autrefois mais sans soute plus voyantes (intrusion nocturne et vols d’ordinateurs dans les bureaux d’un journal internautique, licenciements abusifs sous de faux prétextes, pressions sur les annonceurs) et il est temps de dire aussi bien J’accuse que Ça suffit.

En fait, tout cela tient dans la main, et le pouvoir, de quelques hommes de main. Des apparatchiks et des comploteurs. Des éminences grises et des donneurs d’argent. Pas nombreux, mais puissants par leurs arguments financiers et leurs promesses de soutien. Bref, un réseau de quelques manants ayant fait main basse sur une ville qui ne s’y attendait pas et n’a pas encore compris ce qui lui arrive.

Alors, la suite ? Ma décapitation place Emile-Zola devant la foule vociférante ? C’est déjà fait, au moins symboliquement ! J’ai payé le prix fort, dans tous les sens du terme. Mais je suis resté un journaliste libre et indépendant. Et ça, ça n’a pas de prix.

Michel HUVET


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