vendredi 15 octobre 2010

DIJON : L'ACADÉMIE ET LE LIBERTINAGE


C’est bien de libertinage qu’il s’agit puisque des universitaires sérieux et des académiciens dijonnais assidus se penchent en colloque sur le "libertinage au Grand Siècle" sous le beau prétexte de rendre hommage à Bussy-Rabutin.



Il faut dire qu’en quelques années à peine, la docte assemblée dijonnaise, toujours fière d’avoir attribué un prix à Jean-Jacques Rousseau au XVIII° siècle, s’est complètement renouvelée… dans ses méthodes et dans ses projets. Cela tient à Daniel-Henri Vincent, devenu président au début de cette année, qui a épuré son bureau et ses rangs de manière rapide et néanmoins légitime.

Pierre Bodineau, ancien président, devait avoir eu le tort d’avoir été adjoint de Robert Poujade. Et Martine Chauney-Bouillot, incontournable “docteur” de la Bibliothèque Municipale, d’avoir trop longtemps régné sans partage au secretariat général. Exeunt les trop-vus. C’est Catherine Gras, conservateur au musée des beaux-arts, et fille de Pierre Gras qu’on connut conservateur des Archives d’ici et d’au-delà, qui lui a succédé.

Du coup, d’autres souvenirs remontent qui expliquent la journée “libertine” de l’académie. Daniel-Henri Vincent, alors qu’il était DRAC en Bourgogne (directeur régional des affaires culturelles), et avant de sillonner la Creuse, la Corse et la Bretagne comme TPG, avant même qu’il eut songé à écrire si joliment ses souvenirs d’enfance dans le quartier dijonnais de Montchapet, était aussi président des Amis de Bussy.



D’où l’idée qui est concrétisée ce samedi 16 octobre lors de la séance solennelle de l’académie : remettre à la Bibliothèque Municipale, via le premier protecteur de l’académie qu’est le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen, un manuscrit de 1691 du Discours à sa famille de Bussy, financé par les Amis du-dit comte, les Amis de la Bibliothèque Municipale, les académiciens généreux et les particuliers avertis.

On se souvient qu’il y a trente ans, enfin, Lucien Hérard rénova profondément les moeurs académiciennes et réinstitua le Prix jadis attribué à Jean-Jacques. Il est patent que DHV, comme on dit à Dijon, est parti pour réaliser le même toilettage. Pour les moeurs, c’est fait. Pour le prix, on attendra 2011.

Mais j’affûte déjà mes crayons.

Michel HUVET

1 commentaire:

  1. Merci, cher Michel Huvet, d'actualiser les changements de l'assemblée des Ânes savants, puisque tel est le nom que d'aucuns ont donné à votre académie. C'était avant qu'elle tente de se rénover. DHV est un homme de qualité, qui travaille sur Mac.Pro, et n'aime pas que les choses traînent. Encore moins qu'elles s'encroûtent. Pourtant, Bussy-Rabutin pouvait apparaître comme un homme du passé. Il en a montré la jeunesse frondeuse. Se sent-il un peu son parent pour vouloir éveiller le loir qui, jusqu'ici, dormait doucettement au-dessus de la bibliothèque municipale ? Tous nos voeux l'accompagnent. Plutôt que d'encourager d'autres ânes savants à le rejoindre, pourquoi plutôt ne pas l'ouvrir aux jeunes contestataires dont l'impatience ferait plus que ces professeurs et caciques chenus qui viennent y somnoler. Il est des talents partout, à la tête des classes de philosophie des lycées, à l'Université populaire de Bourgogne et même dans les sections artistiques ou scientifiques de notre ville qui sauraient rajeunir et rénover votre assemblée. Pourquoi ne pas les inviter à quelques causeries ? Ce n'est qu'une suggestion. A vous lire. JLR.
    Docteur Jean Louis Roy, 48 rue Chaudronnerie, 21000 Dijon
    jlroy@wanadoo.fr. .

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