Le malaise social, dit-on volontiers, est évidemment dû à la Covid. Cela est vrai avec cette nuance : si la culture, le spectacle vivant n'étaient pas stupidement interdits, ce malaise serait quasiment réduit à zéro. Parce que seraient ainsi écrasés les sentiments de solitude, d'enfermement, de non dialogue, de tournoiement en rond de la raison, de décomposition des croyances, de la disparition de l'intergénérationel.
Le Gouvernement, et certaines collectivités territoriales, avec les pseudo-énarques qui parfois les accompagnent et les encouragent, n'ont évidemment aucune visée culturelle, sont du coup un peu responsables de cet état de fait. Elus ou réélus il y a un an à peine, certains maires n'ont eu à s'occuper que de la crise de la Covid et ont remisé aux oubliettes ce qui cimente la vie de leur commune et les a faits ce qu'ils sont : les responsables de la vie tout court des habitants de leur cité, de leurs enfants, de leurs parents et grand-parents.
Les "cultureux" en ligne de mire
Certains d'entre eux renvoient dans les cordes les "cultureux" en leur disant que le temps n'est plus au "divertissement", ce mot horrible qui définit leur inculture et donc leur mépris du livre, de la musique, du spectacle vivant. D'autres, plus avisés, en profitent néanmoins pour réduire les budgets (même en Bourgogne Franche-Comté), oubliant que leur territoire offre aussi ateliers, résidences et spectacles pour enfants des écoles, pour les maisons de retraite, les collèges, les lycées techniques et que l'Etat, les régions, l'Education nationale ou les départements les financent pour cela.
D'autres enfin, comme on vient de le voir près d'Agen, dans la Marne ou dans le Grand-Est sautent sur l'occasion pour fermer les établissements culturels ou licencier leur directeur histoire de régler des comptes politiques après avoir repris leur ville il y a un an à ceux qui les avaient nommés.
Et pendant ce temps-là les compagnies crèvent, les artisans du spectacle crient au secours, les spectateurs hurlent leur désarroi, les enfants s'abrutissent devant les bêtises télévisées ou leur smartphone.
Et on nous rabâchera après que tout cela c'est bien la faute de la Covid...
Michel HUVET
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