La nature a horreur du
vide. Les partis éparpillés,
volatilisés, mutilés par la vague macroniste de 2017, se réveillent
petit à petit, largement aidés par les postures contradictoires d’une
présidence qui tient ses affidés par des ficelles trop légères pour ne pas se
rompre. François Patriat, en coulisses, tente de ramasser les déchets, postule
même pour l’Intérieur, et en Côte-d’Or, rassure tous les élus en marche qui voient
se poindre les municipales avec une certaine angoisse…
Car pour les mairies, on
va se battre. Les spoliations d’aides étatiques, les suppressions de taxes
diverses et variées ont réveillé les maires qui ne savent plus comment joindre
les deux bouts, énervés aussi par la mise en place de communautés de communes
ou de métropoles qui ne leur laissent, à priori, que les yeux pour pleurer.
Donc on va passer à l’attaque et tenter de ne pas se laisser abattre par
les élus nationaux qui veulent tout soudain, à l’instar de Gérard Collomb à
Lyon, retrouver leur rassurante base locale.
Tourmentes urbaines
En Côte-d’Or, on se
secoue partout, discrètement quand on peut, on palabre en coulisses, on
sussurre en aparté, on regarde le paysage politique méconnaissable. Exemple à
Dijon : le maire, ancien ministre PS, a vu ses alliés d’hier devenus
aujourd’hui des marcheurs opposants (Didier Martin, député au cas où vous
l’eussiez oublié), et tente de remobiliser un PS bien éclaté façon puzzle. A sa
droite, tout autant divisés, les élus se regardent en chiens de faïence,
Bourguignat par ci, Bichot par là,
et tapi dans l’ombre un DLDG (comprenez David Lanaud du Gray) qui n’a pas
renoncé à jouer les empêcheurs de politiquer en rond. On parle même du retour à
Dijon du député Remi Delatte, ancien maire de Saint-Apollinaire déchu par loi
du non cumul, qui voudrait mettre tout le monde d’accord ! Quelques-uns
soupirent enfin en murmurant le nom de Laurent Grandguillaume, sauveur national
des chômeurs de longue durée…
Mais il n’y a pas que
Dijon ! Il y a Talant où la droite vient de déclarer l’union sacrée en
élisant adjoint au maire celui qui était hier son premier Brutus, il y a
Plombières où l’imbroglio est total, il y a Neuilly-Crimolois – nouvelle
commune – où personne ne veut perdre sa place, il y a Montbard, Vénarey, Précy,
Semur où les maires sortants voient surgir de partout des cafards improbables
et des comptes à régler depuis belle lurette, il y a Vitteaux où quelques
égarés voudraient bien que cette ville déjà à l’agonie ne meure pas
complètement, il y a même Beaune
où le maire a bien su ne pas retrouner à l’Assemblée pour garder sa mairie, son
festival de cinéma et sa cité des vins mais où un élu en marche voudrait bien
soutenir une opposition réveillée.
Ah ! J’oubliais :
les élections européennes se profilent aussi dans une Europe bien malade :
rien ne dit que, du coup, ces municipales ne seront pas repoussées d’un
an !
Michel HUVET
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