Dessin de couverture (Patrick Grillot) |
On se demande bien quelle mouche classique
a piqué Claude Patriat, très sérieux ex-vice-président de l’université,
fondateur de l’IUP Denis-Diderot, politologue émérite, de surcroît frère aîné
d’un aimable sénateur, pour qu'il se livre ainsi dans une pièce parodique en
vers où se retrouvent à Versailles et Paris en 1774 des personnages étrangement
ressemblant à ceux de notre quotidien de 2014.
Ce Louis, roi des Français, a bien les
traits d’un certain François de l’Elysée. Sa première fiancée et duchesse du
Poitou, est aussi rusée et maligne que celle qui s’en fut chercher querelle à
un ex-prince hongrois en 2007. Quant à Antoinette, deuxième fiancée de Louis,
héroïne de la pièce, on va la voir bannie de la Cour quand la "metromaniaque" Elvire fera son apparition dans la vie de Louis.
Les autres comparses, vous les connaissez
tous : Johannes Strauss, tout compositeur et grand financier qu’il soit, sait
chanter la beauté des belles et risquer sans cesse l’érotique aventure. Manolo,
le vizir qui veut être calife, est bien celui qui règne en ces jours rue de
Matignon. Il y a aussi, parmi plein d’autres seigneurs, l’inénarrable duc de
Branlebour, ministre de Louis et chargé des causes désespérées. Bref vous avez
deviné que nous voilà en très bonne compagnie.
Et tout cela, toute cette aventure que vont
vivre et le roi et sa Cour, on le taira pour que demeure l’intérêt du lecteur.
On se contentera de quelques citations alexandrines. Par exemple, dès le début,
quand Manolo et Toinette sont en scène. C’est elle qui parle : Qui parle de
tuer ? Juste de détrôner / Je lis dedans vos yeux ce brin d’avidité / Sans
lequel il n’est pas de grandes ambitions / Vous ne l’ignorez pas, la haute
fonction / Attend un homme fort et non un indolent.
Ce n’est qu’un exemple. Il faut tout lire
et en bien rire. Il faut garder en mémoire cette tirade de Chimène qui,
ambitionnant d’être reine, pérore en commençant toutes ses promesses par "Moi,
reine"… et qui commence ainsi : Moi, Reine des François, soyez tous assurés /
Que je rendrai pays en meilleure santé / Que dans le pauvre état où il me fut
confié !
Pour tout vous dire, saisi de passion pour
cette "tragi-parodie en trois actes augmentés d’un quatrième", je me suis
souvenu avoir été comédien et, derechef, en ai aussitôt appris par coeur
quelques longues et fortes tirades que je me dis le soir avant de m’endormir
bienheureux.
Michel HUVET
Ce petit livre, on le trouve à Dijon dans
la petite et belle librairie d’ouvrages anciens, Au Chat curieux, rue des
Bons-Enfants ou chez l'auteur, 59 rue Berbisey (10€ + 2 € de port)
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