À l’entrée de l’hiver, les jeux municipaux sont loin d’être faits.
D’aucuns, à droite, s’imaginent que l’effondrement
du Gouvernement et du président Hollande dans les sondages vont leur offrir un
tapis rouge pour conquérir leur ville. D’aucuns, à gauche, s’aveuglent en niant
la part que le national peut prendre sur le local, étant entendu, pensent-ils,
qu’une ville, qu’une commune, qu’un canton seraient loin d’en être
électoralement influencés.
Tous se trompent. Sauf dissolution de
l’Assemblée – une erreur commise par Chirac en 1997 et que Hollande ne devrait
pas réitérer –, la part du « national » ne jouera aux municipales que
pour ceux qui avaient été élus de justesse en 2008.
Ballottage à Dijon ?
F. Rebsamen (AFP) |
A. Houpert (France 3) |
À Dijon, par exemple, François Rebsamen a
déjà repéré d’où viennent les dangers. D’abord du FN et du jeune Edouard Cavin qui semble avoir le même abattage que son regretté père. Cela fait une
liste de plus qu’en 2008.
DLDG (La Gazette) |
Ajoutons-y la liste prévisible du Front de
gauche. Et celle d’Alain Houpert (UMP) voire celle, très facebookienne si ce
n’est coluchienne, du noctambule DLDG. Cela fera beaucoup au premier tour, et
si Emmanuel Bichot, par exemple, maintenait sa liste, on irait au ballottage,
ce qui ne s’est pas vu depuis 2001.
Le FN à l’affût
Pour le reste des « grandes »
villes de Côte-d’Or (de 25 000 à 6 000 habitants, ce qui est peu par rapport à
Dijon), la montée du FN sera d’autant plus sensible que les ruraux y voient
souvent le remède à tous les maux qui les accablent.
Les affidés de Marine se pourlèchent déjà les
babines en lorgnant du côté de la plaine (Saint-Jean-de-Losne et environs) ou,
dans l’agglomération dijonnaise, du côté des petites villes de gauche (Chenôve,
Longvic) ou de droite (Chevigny) où certaines usures ou divisions sont apparues
cette dernière année.
La fin des cantons
Sur le reste du territoire côte-d’orien, les municipales seront de toute façon uniques en leur genre : la loi instituant les listes bloquées pour les petites communes de 1 000 habitants, à quoi on peut ajouter l’indispensable parité, bouscule toutes les habitudes. Ici on cherche des femmes avant de bâtir un projet, là on tente de deviner qui du conseil sortant va oser faire une liste contre le maire sortant avec qui il travaillait depuis pas mal de temps.
Et dans ces élections, le non-dit sera très
présent. Car les lois instituant des conseillers territoriaux, redécoupant les
cantons traditionnels – outre qu’elles annoncent la fin des départements (mais
Chevènement l’avait déjà presque réalisé il y a douze ans) – font tanguer bien
des élus qui cherchent partout, comme des chiens truffiers, des mines d’or
électorales loin de leurs anciens fiefs.
Michel HUVET
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire