mardi 5 novembre 2013

MUNICIPALES CÔTE-D'OR : BALLOTTAGES EN VUE



À l’entrée de l’hiver, les jeux municipaux sont loin d’être faits.

D’aucuns, à droite, s’imaginent que l’effondrement du Gouvernement et du président Hollande dans les sondages vont leur offrir un tapis rouge pour conquérir leur ville. D’aucuns, à gauche, s’aveuglent en niant la part que le national peut prendre sur le local, étant entendu, pensent-ils, qu’une ville, qu’une commune, qu’un canton seraient loin d’en être électoralement influencés.

Tous se trompent. Sauf dissolution de l’Assemblée – une erreur commise par Chirac en 1997 et que Hollande ne devrait pas réitérer –, la part du « national » ne jouera aux municipales que pour ceux qui avaient été élus de justesse en 2008.

Ballottage à Dijon ?

F. Rebsamen (AFP)

A. Houpert (France 3)

À Dijon, par exemple, François Rebsamen a déjà repéré d’où viennent les dangers. D’abord du FN et du jeune Edouard Cavin qui semble avoir le même abattage que son regretté père. Cela fait une liste de plus qu’en 2008.

DLDG (La Gazette)

Ajoutons-y la liste prévisible du Front de gauche. Et celle d’Alain Houpert (UMP) voire celle, très facebookienne si ce n’est coluchienne, du noctambule DLDG. Cela fera beaucoup au premier tour, et si Emmanuel Bichot, par exemple, maintenait sa liste, on irait au ballottage, ce qui ne s’est pas vu depuis 2001.

Le FN à l’affût

Pour le reste des « grandes » villes de Côte-d’Or (de 25 000 à 6 000 habitants, ce qui est peu par rapport à Dijon), la montée du FN sera d’autant plus sensible que les ruraux y voient souvent le remède à tous les maux qui les accablent.

Les affidés de Marine se pourlèchent déjà les babines en lorgnant du côté de la plaine (Saint-Jean-de-Losne et environs) ou, dans l’agglomération dijonnaise, du côté des petites villes de gauche (Chenôve, Longvic) ou de droite (Chevigny) où certaines usures ou divisions sont apparues cette dernière année.

La fin des cantons




 Sur le reste du territoire côte-d’orien, les municipales seront de toute façon uniques en leur genre : la loi instituant les listes bloquées pour les petites communes de 1 000 habitants, à quoi on peut ajouter l’indispensable parité, bouscule toutes les habitudes. Ici on cherche des femmes avant de bâtir un projet, là on tente de deviner qui du conseil sortant va oser faire une liste contre le maire sortant avec qui il travaillait depuis pas mal de temps.

Et dans ces élections, le non-dit sera très présent. Car les lois instituant des conseillers territoriaux, redécoupant les cantons traditionnels – outre qu’elles annoncent la fin des départements (mais Chevènement l’avait déjà presque réalisé il y a douze ans) – font tanguer bien des élus qui cherchent partout, comme des chiens truffiers, des mines d’or électorales loin de leurs anciens fiefs.

Michel HUVET



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