lundi 4 août 2014

FONTENAY : LES 20 ANS DES "MUSICALES EN AUXOIS"



L’Auxois est particulièrement terre musicale bénie. Pas un coin de ce paradis qui n’ait son festival ou ses concerts de prestige. Etonnant foisonnement en ce milieu dit rural au moment où la capitale, Dijon, se morfond en attendant la mort de son orchestre et n’ayant rien de musical à s’offrir en ces temps estivaux.

Après le bouleversant triduum pianistique et slave de la Grange du Prieuré à Vitteaux, voici revenu le temps des Musicales en Auxois, festival de très haute valeur musicale qui vient de fêter sa vingtième édition dans le cadre unique de l’abbaye de Fontenay éclairée de 1 000 chandelles.

Franck-Emmanuel Comte et l'Auxois 


Franck-Emmanuel Comte a offert au public très nombreux une version très prenante de la Messe sonnelle en ut de Mozart avec les choeurs et l’orchestre baroque de la formation qu’il a créée, le Concert de l’Hostel-Dieu. Aujourd’hui internationalement connu comme chef et instrumentiste baroque, habitué des grands festivals européens, Franck-Emmanuel Comte est au sommet de son art.

S’il continue à s’investir ainsi dans l’Auxois, c’est qu’il sait compter sur une association présidée par Annick Riquet et dont les bénévoles font des merveilles pour lui. C’est aussi qu’il n’oublie pas être originaire de l’Auxois ni qu’il fit ses premières classes musicales à l’université et au conservatoire de Dijon.

Des croissants à Sainte-Colombe 

Alors, dans ce lieu exceptionnel, Mozart fut tout aussi exceptionnel. Et la direction ferme, exigeante, haletante même, de Franck-Emmanuel Comte a donné à cette Messe des allures de Requiem, des sonorités haendeliennes, des soubassements tragiques et prémonitoires sous l’apparence glorieuse. On ne sait pas comment Constance Mozart – pour qui cette partition fut écrite – a chanté l’Et incarnatus est, très longue contemplation de l’Enfant par sa Mère, mais Heather Newhouse-Peraldo a su le faire avec une émouvante simplicité et des vocalises touchantes par leur vérité.

Le festival se poursuit durant dix jours encore, et nous allons sans doute nous retrouver nombreux le jeudi 7 août à 9 h du matin sous le marronier au sommet de Sainte-Colombe où, en dégustant café et croissants, un harmonium du Rajahstan accompagnera flûtes et percussions pour saluer le soleil se levant sur l’Auxois.

Michel HUVET


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