samedi 9 août 2014

MUSICALES EN AUXOIS : ENTRE DEUX JOURS...



Les Musicales en Auxois forment un festival assez unique en France. Franck-Emmanuel Comte mélange à loisir les genres, les époques et les instrumentations tout comme il mélange les lieux patrimoniaux ou naturels de son cher Auxois. Après la magistrale interprétation de la Messe solennelle de Mozart à l’abbaye de Fontenay, imaginez le rendez-vous qui a eu lieu quelques jours plus tard au château de Sainte-Colombe, à 9 h du matin, dans la cour que caressaient déjà les rayons d’un chaud soleil.

Entre deux jours

70 personnes étaient là, croissant et café en mains, avant de laisser monter, lentement, des sons venus du fond des Indes, un sifflement doux comme un zéphyr issu d’un tour de vase en cristal, une "pédale" grave venue d’un harmonium du Radhjastan, quelques mélodies d’oiseaux venus d’une flûte indienne à cinq trous, quelques rythmes issus de tambours en peau, des tâlas, qui venaient de loin, de si loin…

Et cela a duré ce que durent les prières : un temps hors du temps. Miracle obtenu par Patrick Rudant, le flûtiste, et ses compères Jérôme Canet et Martin Labbé. Dans la cour du château d’Arcade, on respirait un autre air, on s’allégeait de mille fardeaux inutiles, on laissait enfin au repos une raison qui n’avait plus lieu d’être.  En repartant, on était stupéfait de découvrir que cet ensemble au joli nom d’Entre deux jours avait participé au CD enregistré par F.-E. Comte et son Concert de l’Hospital, les échos de l’Inde se mêlant avantageusement aux Leçons de ténèbres de Couperin !

Retrouvailles

Du coup, pareils concerts – mais il faudrait un autre nom pour définir ces lieux de retrouvailles mélophiliques – forgent une identité à un public très varié, lui donnent des repères amicaux et des complicités secrètes. Touristes ou habitants de l’Auxois, peu importe, ils se retrouvent ainsi de jour en jour, de soir en soir, à Bussy ou à Grosbois, à Semur ou à Montbard, à Sainte-Sabine ou à Marigny-le-Cahouet, et sont tour à tour tziganes d’aujourd’hui ou courtisans de la Renaissance, swinguant ici avec Rameau ou chantant là avec Rossini.

On revit.

Michel HUVET



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