lundi 4 avril 2011

JEAN-PHILIPPE LECAT : LA BOURGOGNE D'ABORD




Quand il était ministre de la Culture, Jean-Philippe Lecat n’avait que deux objets distinctifs dans son vaste bureau donnant sur les jardins du Palais-Royal : un grand portrait de Philippe-le-Bon et une statuette à l’effigie de Jean-Philippe Rameau. 

Cet ancien ministre – qui vient de mourir – avait la Bourgogne dans le coeur. Pas n’importe quelle Bourgogne, celle des grands ducs d’Occident, celle qui fut prospère et qui créa l’Europe avant la lettre par l’ordre de la Toison d’Or. Au ministère, rue de Valois, il avait installé ce qu’on appela vite "l’étage Bourgogne", où journalistes et visiteurs venus d’en-deça pouvaient trouver bureaux et téléphones.

C’est lui aussi qui décida d’installer la direction régionale de son ministère rue Vannerie, dans les anciens locaux de sa chère École Saint-François. C’est aussi là qu’il fit venir, comme directeur régional, Edouard Pommier, qu’il avait rencontré à Madrid où il était conseiller culturel à l’ambassade de France. C’est enfin encore lui qui fit beaucoup pour la sauvegarde du patrimoine rural non classé : une revalorisation qui a sauvé plus d’un lavoir et plus d’une chapelle !



Depuis la chute de Giscard, Jean-Philippe Lecat n’avait cessé d’agir pour la Culture : président de la Villa Medicis à Rome, président des Amis de Mozart et, à Dijon, président des Amis de la Chapelle de la Providence et des Amis de la Chapelle de Champmol. On n’oubliera pas non plus l’aide et le poids qu’il apporta dans la défense et la sauvegarde du Puits des Prophètes dans le jardin de l’hôpital psychiâtrique.

Nous serons enfin quelques-uns à évoquer comment Jean-Philippe Lecat installa à Poncey-sur-l’Ignon un Atelier de Création Littéraire et, surtout, combien des dîners en sa compagnie se transformaient, par sa conversation, en un inoubliable éblouissement culturel.

Lui qui fut conseiller général de Nolay, député de la V° circonscription (Beaune, Pouilly), lui qui était né à Dijon et fit, par ses libres, "flamboyer" de nouveau la Toison d’Or, mériterait bien – outre l’éloge que l’académie ne manquera pas de lui offrir – qu’on donnât son nom à une rue, une avenue même, un boulevard pourquoi pas …

Michel HUVET


2 commentaires:

  1. Quand il fut question de créer à Vézelay la Maison Jules-Roy, Jean-Philippe Lecat fut, avec le préfet de Bourgogne, à nos côtés. Deux ans avant la mort de l'écrivain, la maison put être vendue au Conseil général à qui furent légués tous les manuscrits et la bibliothèque, ainsi que l'environnement du premier étage, conservé en l'état, que beaucoup visitent toujours, ainsi que les jardins, superbes.

    RépondreSupprimer