lundi 18 août 2014

NUITS DE L'ABBAYE : SIX VOIX ENCHANTENT SAINT-SEINE L'ABBAYE

Les quatre solistes de 4anima (Photo X)

 Tandis que rien de culturel, mais vraiment rien, n’est proposé à Dijon en cette période aoûtienne – si ce n’est la programmation de la suppression de l’Orchestre Dijon-Bourgogne –, l’Auxois brille de mille feux musicaux de très haut niveau. On se croise dans les abbatiales ou cours de château, dans les églises ou les granges et c’est à chaque fois un enchantement, le très haut niveau, le partage d’éblouissements. Musicales en Auxois, Nuits de l’Abbaye (Saint-Seine), Académie de Thil, concerts au château de Bussy ou à Flavigny…

J’ai dit Saint-Seine l’Abbaye. Là-bas, aux confins de l’Auxois et du Pays de la Seine, quelques grands musiciens – Yvan et Claude Stochl, le chef d'orchestre Philippe Forget – se sont lancés en 2013 dans la création d’un festival autour du 15-Août. Ce fut Schubert l’an dernier. Cela a été un festival d’art vocal cette année, sous le joli titre de Chantons sous les pommiers, avec des artistes de très haute qualité, en particulier le groupe vocal féminin 4anima (1) qui, renforcé de deux voix d’ange (2), a donné en première audition un petit chef-d’oeuvre de Philippe Forget, Specchio/Miroirs.

Une expérience inouïe

Dans la majestueuse abbatiale de Saint-Seine, quel événement ! On venait d’entendre des madrigaux italiens de la Renaissance et voilà qu’arrivaient, sur les poèmes de Louise Labbé et de la vénitienne Gaspara Stampa, des vitraux sonores, des vertiges de sons flûtés, une composition d’ajourd’hui et d’hier, sans datation possible, des échos de douleur et de combats féminins sur de longs continuos à l’aigu. Les voix se mouvaient dans le choeur, une époque répondait à une autre, et le coeur des auditeurs vibrait malgré lui à l’unisson de cette musique vocale très modale. Une expérience inouïe.

Claude Stochl et Philippe Forget (Photo X)
Cette création répondait en tout cas fort bien à ce qui l’entourait : trois choeurs pour voix de femmes de Rossini, les madrigaux de Nasco et Marenzio, La Nuit et Le Réveil de Chausson, et le toujours très rêveuse Mort d’Ophélie de Berlioz. Au piano, Claude Bazenet-Stochl pouvait se dire que "son" festival à Saint-Seine, cette fois, c’était gagné !

Michel HUVET




(1) Anne-Emmanuelle Davy, Sophie Poulain, Caroline Gesret, Audrey Pevrier
(2) Christel Boiron et Isabelle Deproit


1 commentaire:

  1. il est navrant de constater que l'importance de l'Art n'est toujours pas comprise des acteurs de la vie publique...

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