lundi 7 juin 2021

JACQUES CHEVIGNARD : L'EPREUVE DE L'EXTRÊME

Un livre paraît ces jours-ci qui va enfin réouvrir les consciences en ces temps où le passé fait figure d’inutile et le futur se dissout dans la brume du doute. Ce livre raconte l’histoire d’un homme qui a incarné à lui seul toute l’humanité, un homme qui a vécu l’enfer, mais vraiment l’enfer, et qui a su se redresser dans un monde qui lui était devenu étranger et dans lequel il a su redonner du sens, de l’espoir et de même de la joie.

Son fils Bernard, professeur émérite à l’Université de Bourgogne, président de la commission des arts à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, a tenu à rendre, par ce livre, justice à son père. Laissons-le présenter lui-même son travail.


Jacques Chevignard

(1917-2006)


À l’épreuve de l’extrême :

de Dijon à Dachau

(1939-1945)



Né en 1917 dans un milieu imprégné de la spiritualité de sa tante Élisabeth de la Trinité (1880-1906), carmélite dijonnaise canonisée en 2016, Jacques Chevignard (1917-2006) eut une enfance et une jeunesse marquées par une succession de deuils et de revers de fortune.


Son parcours d’aspirant, souvent réduit par lui-même à son effroyable « épilogue », fut multiforme et atypique : il fit l’expérience des casernes et du front (1939-1940), affronta, en tant que prisonnier de guerre convoyé de Frontstalag en Oflag, puis délogé d’Oflag en Stalag et transféré de Stalag en « Aspilag », une fastidieuse traversée du désert de loin en loin piquetée de passagères oasis (1940-1944). Ensuite, au cœur même du IIIe Reich, « prisonnier transformé » dans les usines de Kassel, il renoua avec la vie civile, au service des Chantiers de jeunesse et des requis du S.T.O. ainsi que d’un réseau de résistance franco-allemand, mais sous un régime de semi-liberté de plus en plus funambulesque, à la merci des bombes alliées comme de la Gestapo et de ses suppôts collaborationnistes (1944-1945), pour être finalement précipité de cachots en oubliettes – prison (Kassel-Wehlheiden), camps de redressement et de concentration (Breitenau et Buchenwald), convoi d’extermination (janvier-avril 1945). Sauvé in extremis par l’arrivée des Américains à Dachau, il faillit succomber au typhus et connut une longue convalescence.


Son retour en France à la fin de juillet 1945, près d’un an après la libération de Paris, lui révéla une patrie méconnaissable dans laquelle il allait se sentir submergé par une amère conviction : « Tous les sacrifices auront été vains…, les tombes sont à peine fermées qu’on danse dessus... » Aussi chercha-t-il d’abord à s’enclore à l’abri des binarités réductrices d’une Victoire livrée sans vergogne à une écœurante foire d’empoigne. Mais, avec le temps, il sut reprendre le dessus et rebondir vers une destinée plus sereine, à la fois profondément bourguignonne et grande ouverte sur le monde.



Format de l’ouvrage : 16 x 24 x 3 cm, 682 pages (1 173 g)

155 illustrations, dont un cahier couleur de 8 pages


Parution : seconde quinzaine de mai 2021.

Tirage limité (300 ex.), édition à compte d’auteur


Prix et commande : 35 euros (port offert jusqu’au 31 août 2021) par chèque à l’ordre de Bernard Chevignard, Chemin des Vignes, 21690 Salmaise

Merci d’indiquer clairement l’adresse à laquelle vous désirez recevoir l’ouvrage.


Toutes affaires cessantes, lisons ce livre. Nous en sortirons meilleurs.


Michel HUVET


lundi 24 mai 2021

ELECTIONS DE JUIN 21 : BINOMES ET RANCOEURS

Avec la sortie du confinement reviennent nous harceler les politiciens et leurs élections diverses et variées dont ils n’usent que pour un objectif ; garder leur place au chaud, ou gagner une place au chaud. Le reste, le projet, tout le monde a compris que c’est de la fumée pour brouiller l’avenir. Ce n’est d’ailleurs pas entièrement de leur faute car personne n’est plus là pour incarner un véritable espoir, les crises succédant aux crises, les disparités salariales ne cessant d’augmenter, le carbone minimisant tout avenir et la Covid ayant noirci le ciel.

Alors on regarde se mettre en place des listes ou des “binômes” comme on dit maintenant et on n’a qu’une idée en tête : voter pour eux, pour n’importe lesquels, ne serait-ce que pour sauver la France d’un RN dont tant de gens ne veulent pas voir qu’avec lui renaîtraient les camps pour tous les immigrés, la police politique pour les critiques, et tôt au tard le parti unique et la misère sociale. La République mérite mieux.

Du coup, on voit se dessiner un paysage politique en reconstruction. On voit se flouter la frontière entre LR et les marcheurs, Didier Martin revenir à droite, Catherine Sadon se mettre en marche, Gilles Platret montrer des dents qui rayent le parquet et François Patriat se couler au fond d’une liste LREM faute sans doute de trouver suffisamment d’hommes pour compléter la liste.

Et puis, ici ou là, on voit sonner la symphonie des adieux, une génération en remplacer doucement une autre – au revoir Colette Popard, Michel Bachelard, Paul Robinat, entre autres – et quelques âpres rancoeurs municipales se dessiner ouvertement, comme à Talant où, du coup, Bernard Depierre revient en scène, comme à Chanôve où l’on profite des cantonales pour lever une opposition au maire et à son adjoint-candidat sur fond de quartiers difficiles.

Trop tôt pour faire des pronostics. Trop tard pour garder un peu d’espoir. Le bulletin de vote, qu’on le veuille ou pas, reste notre première arme républicaine. Ne l’oublions pas.

Michel HUVET





vendredi 12 mars 2021

CULTURE : PUISQU'ON VOUS DIT QUE C'EST LA FAUTE DE LA COVID !


 

Le malaise social, dit-on volontiers, est évidemment dû à la Covid. Cela est vrai avec cette nuance : si la culture, le spectacle vivant n'étaient pas stupidement interdits, ce malaise serait quasiment réduit à zéro. Parce que seraient ainsi écrasés les sentiments de solitude, d'enfermement, de non dialogue, de tournoiement en rond de la raison, de décomposition des croyances, de la disparition de l'intergénérationel.

Le Gouvernement, et certaines collectivités territoriales, avec les pseudo-énarques qui parfois les accompagnent et les encouragent, n'ont évidemment aucune visée culturelle, sont du coup un peu responsables de cet état de fait. Elus ou réélus il y a un an à peine, certains maires n'ont eu à s'occuper que de la crise de la Covid et ont remisé aux oubliettes ce qui cimente la vie de leur commune et les a faits ce qu'ils sont : les responsables de la vie tout court des habitants de leur cité, de leurs enfants, de leurs parents et grand-parents.

Les "cultureux" en ligne de mire

Certains d'entre eux renvoient dans les cordes  les "cultureux" en leur disant que le temps n'est plus au "divertissement", ce mot horrible qui définit leur inculture et donc leur mépris du livre, de la musique, du spectacle vivant. D'autres, plus avisés, en profitent néanmoins pour réduire les budgets (même en Bourgogne Franche-Comté), oubliant que leur territoire offre aussi ateliers, résidences et spectacles pour enfants des écoles, pour les maisons de retraite, les collèges, les lycées techniques et que l'Etat, les régions, l'Education nationale ou les départements les financent pour cela.

D'autres enfin, comme on vient de le voir près d'Agen, dans la Marne ou dans le Grand-Est sautent sur l'occasion pour fermer les établissements culturels ou licencier leur directeur histoire de régler des comptes politiques après avoir repris leur ville il y a un an à ceux qui les avaient nommés.

Et pendant ce temps-là les compagnies crèvent, les artisans du spectacle crient au secours, les spectateurs hurlent leur désarroi, les enfants s'abrutissent devant les bêtises télévisées ou leur smartphone.

Et on nous rabâchera après que tout cela c'est bien la faute de la Covid...

Michel HUVET