mercredi 2 février 2011

PRESSE DE "CANIVEAU" À DIJON




C’est ferme, dur, agressif et violent. Les journalistes dijonnais sont en guerre, les plumitifs se révoltent, les pisseurs d’encre réagissent. Un des leurs – mais l’est-il vraiment ? – les a traités publiquement de faiseurs de "presse de caniveau", invitant les "balayeuses municipales" à venir nettoyer leurs écuries malodorantes.

Du coup, c’est (enfin) le déchaînement. Il eut dû se produire il y a bien longtemps déjà, avant que l’on en arrive à de tels excès, et je sais que cette liberté de la presse – pour le maintien de laquelle nous avons été quelques-uns à prendre bien des coups – est hélas devenue un joli concept sans contenu.



L’agence Traces Écrites a joliment pondu, sur ce sujet, un bel éditorial dans sa newsletter. Et l’éditorialiste du Journal du Palais a fait de même, appelant un chat un chat. Juste après que le journal internet dijOnscOpe, qui avait déjà eu à ferrailler avec l’imprécateur, eut lui aussi dénoncé les méthodes aujourd’hui en vigueur dans les réseaux au pouvoir à Dijon.

Il est clair que tout cela indiffère bon nombre de Dijonnais. Et pourtant il convient qu’ils sachent vite combien s’est dégradé l’exercice d’une profession jadis faite de courage et d’intelligence et désormais livrée aux intérêts de financiers aux crocs acérés, et au pouvoir d’hommes de main dont le triste passé montre qu’ils n’ont ni foi ni loi.



Reporters sans frontières s’émeut depuis plusieurs mois déjà de la situation "délétère" qui empoissonne la capitale des Ducs de Bourgogne en matière de presse. Son dernier communiqué d’alerte reprend les propos de l’imprécateur et termine ainsi :

"Ces propos s’inscrivent dans une série d’actes inacceptables survenus au cours des derniers mois à Dijon : pressions sur les patrons de presse afin qu’ils licencient leurs reporters trop curieux, intimidations de journalistes, menaces de suppression de budgets publicitaires, etc. Reporters sans frontières demande en conséquence aux élus, garants des bonnes pratiques démocratiques, de veiller à empêcher toute forme de censure et de pression sur les professionnels des médias locaux. En tant que premier magistrat de la ville, François Rebsamen, doit au plus vite mettre fin publiquement à de tels procédés."

C’est évidemment le moins qu’on en puisse dire.

Michel HUVET







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