lundi 7 décembre 2015

ÉLECTIONS EN BOURGOGNE : UN ÉNORME DÉSARROI



Il ne fait donc plus aucun doute que la France est malade, gravement. Trop de chômeurs sacrifiés sur l’autel du libéralisme boursier, trop de suffisance de la part de gouvernements irresponsables et démonétisés, trop de peur chez les petites gens que les attentats, le mépris subi, l’emploi défaillant ont jeté dans les bras de ce faux parti qui cultive nostalgie et repli sur soi.

Pas de quoi être fier quand on est, arrogance permanente en bandoulière, de vieux pros de la politique et qu’on comprend que, cette fois, les électeurs vous ont dit stop, ça suffit. En Bourgogne, c’est Sarkozy qui est lâché, et c’est Sauvadet qui n’en peut mais. Sur huit départements, il n’en gagne qu’un seul, le sien. Et un chroniqueur qui a mangé à tous les rateliers collaborationnistes s’en vient dire que c’est à la liste socialiste de Marie-Guite Dufay de se retirer illico. Un comble !

Perte des valeurs

Elle ne se retirera pas pour une bonne et simple raison : c’est qu’elle est la seule liste à avoir un joli réservoir de voix et que, donc, elle peut espérer gagner dimanche prochain, mais si, et n’oubliez pas de tenir compte du fait que ce ne sont pas les mêmes qui s’abstiendront. Cela ne changera pas grand chose à la crise ambiante mais la nouvelle grande région Bourgogne et Franche-Comté ne mérite-t-elle pas de rester au moins fidèle aux idéaux de la République ?

Il y a autre chose encore dans ce “choc” subi dimanche dernier par la France tout entière. Il y a l’expression d’un désarroi énorme et insupportable. La vague dite Marine a tout emporté de la lassitude des petites gens, de leurs fins de mois angoissants, de leur peur de troisième guerre mondiale, de la perte des valeurs – chrétiennes, républicaines, éducatives, culturelles – qu’ils vivent comme un cauchemar.

Michel HUVET



1 commentaire:

  1. Etre un "vieux pays" aux vieilles références ( Les Lumières,l'Action Française, le PCF De Gaulle, Mitterrand ) gouverné par des conservateurs de gauche ou de droite c'est se trouver un jour - aujourd'hui - confronté et ,pour tout dire, contraint à d'inévitables grands changements ayant valeur de révolution à faire... ou à subir. En politique,on ne peut pas indéfiniment bénéficier de la sagesse et de la modération de l'âge sans pâtir de l'immobilisme qui l'accompagne..Légitimement inquiet, un peu ou beaucoup , on ne peut cependant éviter de se rendre à l'évidence : comme avant 1968, ce pays est ,de nouveau, "moisi". Une partie - de plus en plus petite- s'accommode tant bien que mal d'une Constitution sénile, d'institutions cacochymes,de réseaux et de réflexes d'un autre âge ; une autre - de plus en plus importante - ne les supporte plus, coûte que coûte.
    On peut légitimement regretter que ce ne soit pas les "forces de progrès" qui se soient attelées au changement et que les secousses fassent incliner l'édifice vers la droite et vers le bas....mais on ne peut pas ignorer que le mouvement est impulsé. S'en tenir au constat - comme Manuel Valls le fit en janvier dernier en admettant l'"apartheid territorial,social,ethnique" dans lequel le pays vit depuis 40 ans - ne suffira pas. Diaboliser moralement la force - si brute soit-elle - qui se lève inexorablement, non plus, la preuve!Cette force elle-même a su faire sa révolution, "tuer le père" ,donner aux jeunes de PACA -et d'ailleurs- un autre visage auquel s'identifier. Alors ? Ceux qui sont aux commandes vont-ils réagir ?Auront-ils le temps d'opérer eux-mêmes la révolution nécessaire ou , trop empêtrés qu'ils sont, subiront-ils , comme nous tous, la "révolution réactionnaire" déjà en marche ?
    La "guerre" à Daech ne sera pas longtemps un atout du gouvernement en place. Bientôt elle coûtera trop cher, en euros et peut-être en vies;alors l'extrême-droite aura beau jeu de "libérer" les français d'un effort et d'une angoisse en cessant les interventions au Moyen-Orient quitte à , du même coup, prendre ses distances avec l'UE ou même la quitter.

    RépondreSupprimer