jeudi 10 janvier 2013

MARIAGE POUR TOUS : NOS DÉSIRS RÉCLAMENT LEUR DÛ...

Photo Ouest-France



Faut-il mêler, dans ce concert incohérent d’invectives et de déclarations à l’emporte-pièce, ajouter notre voix dans le (faux) débat sur ce qu’on appelle à tort le « mariage pour tous » ? Je ne le fais que parce que je voudrais, tant qu’il en est encore temps, amener quelques-uns à se poser les vraies questions.

D’une part, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, précise justement ceci : « Les personnes homosexuelles sont loin de réclamer toutes un ''droit au mariage''. La société ne doit en aucun cas discriminer ces personnes pour leur orientation sexuelle, mais de leur côté, ces personnes doivent aussi respecter le fait que la différence et la complémentarité homme-femme est structurante pour toute société. »

D’autre part, une autre voix mérite d’être entendue, celle du grand rabbin de France, Gilles Berheim, un philosophe reconnu. Il précise ceci dans une interview accordée début janvier au quotidien La Croix : « Dans le domaine public, les deux termes qui dominent le discours contemporain sont l’autonomie et les droits, qui s’accordent avec l’esprit du marché en privilégiant le choix et en écartant l’hypothèse selon laquelle il existerait des fondements objectifs permettant d’effectuer un choix plutôt qu’un autre. Il nous est ainsi devenu très difficile de réfléchir collectivement à ce que devront être nos orientations, les plus décisives pourtant qui se soient jamais présentées à l’humanité, qu’elles concernent l’environnement, la politique, l’économie, l’idée même de famille ou de mariage, la vie et la mort. Comment parler d’un bien qui excède notre satisfaction particulière et immédiate dès lors que nous avons perdu le sens de ce que sont le devoir, l’obligation, la retenue, et qu’il ne nous reste plus que nos désirs qui réclament leur dû ? »

A partir de là, et à partir de là seulement, je veux bien réfléchir à la notion de parentalité, aux droits de l’enfant qui ne saurait être un « objet » de nos désirs du moment, à la filiation, à la procréation assistée et autres dérivatifs pour que passe la pilule du « parent 1 » et « parent 2 ».

L’humanité n’a-t-elle rien de plus que l’animalité ?

Michel HUVET


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