mardi 16 septembre 2014

LA FRANCE MUSICIENNE À DIJON POUR SOUTENIR SON ORCHESTRE


L'orchestre franco-dijonnais en répétition (Photo France 3)


Il est vraiment affligeant de constater qu’après le mémorable triomphe fait l’autre soir à l’Orchestre Dijon Bourgogne par une foule qu’on n’a pu dénombrer aucun signe n’est venu ni du ministère de la Culture, ni de la Ville de Dijon, ni même du ministère du Chômage, moins encore du Conservatoire ou de l’Opéra de Dijon.  Rien. L’abandon le plus total. L’indifférence la plus lamentable. Le mépris le plus abject.

Venus de toute la France


Malgré cela, il s’est passé ce que nous ne vîmes jamais en la capitale des ducs : un concert donné par un orchestre quasi national ! Aux musiciens lynchés par leurs édiles étaient venus se joindre, en soutien fraternel, des membres des orchestres les plus huppés du pays : Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Orchestre national des Pays de la Loire, Orchestre national d’Ile-de-France, Orchestre symphonique et lyrique de Nancy, Orchestre de l’Opéra national de Montpellier, Orchestre Victor-Hugo de Franche-Comté, Orchestre national de France, Orchestre philharmonique de Radio-France, Orchestre de Paris, Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Orchestre national de Lyon, Pôle d’enseignement supérieur de Musique de Bourgogne…

Jean-Claude Petot : “Je m’interroge”…


Il y a eu quelques discours.
J’en retiens deux.
Celui, d’abord, du délégué du personnel de l’orchestre, Jean-Claude Petot, brillant altiste. Après s’être interrogé sur ce “lieu de partage” qu’est un concert et sur le “lien social” qui s’établit précisément entre un orchestre et son public, il a laissé entendre que ce qui se passait entre la Ville et l’Auditorium était pour le moins problématique, visant là directement la politique onéreuse et inefficace des orchestres invités et  “l’utilisation qui est faite de l’argent du contribuable”. Il a enfin opposé à cela “ces hommes et ces femmes” – musiciens dijonnais – “qui risquent la perte de leur emploi, la perte de leur couverture sociale pour ces quelques abus indécents”. L’Opéra de Dijon était visé là en plein front.

Victor Hugo : vers “le beau, le juste, le vrai”


Et puis on a lu du Victor Hugo. Son discours sur la culture devant le Parlement. J’en retiens ceci : "Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut pour ainsi dire redresser l'esprit de l'homme ; il faut, et c'est la grande mission, la mission spéciale du ministère, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C'est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même et par conséquent la paix de l'homme avec la société".  "Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ? Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d'études où l'on médite, où l'on s'instruit, où l'on se recueille, où l'on apprend quelque chose, où l'on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l'esprit du peuple ; car c'est par les ténèbres qu'on le perd".

Le simple voeu que les élus d'opposition à Dijon vont déposer lors du prochain conseil municipal sur le bureau du maire suffira-t-il à sortir certains responsables de leurs ténèbres ?

Michel HUVET




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire