mardi 3 janvier 2012

VACLAV HAVEL N'AVAIT PAS OUBLIÉ DIJON !



Étrange discrétion télévisuelle après la mort de Vaclav Havel, survenue quand l’Europe en crise prépare Noël pour oublier la peur de perdre le triple A… Bien sûr, l’ancien président tchèque, le fondateur de la célèbre Charte 77 qui finit par mettre à bas le communisme en Tchécoslovaquie, était quasiment oublié de l'actualité "people" depuis son retrait du pouvoir. Mais l’hommage – local et international – qui lui a été rendu au château de Prague a néanmoins montré que ce défenseur de la liberté ne serait pas si vite oublié et qu’il avait sa place dans l’Histoire du XX° siècle. 

Et dans l’histoire de Dijon.

Dijon, oui, puisque le président Havel vint lui-même au lycée Carnot de Dijon en 1999. Il tenait à rendre hommage à tous les Tchèques qui s’y sont formés depuis 1920. Ce sont ces générations de lycéens tchèques qui ont fait la République tchèque d’aujourd’hui, et ce sont aujourd’hui ces anciens lycéens qui forment l’élite de ce pays travailleur autant que joyeux.

Une association pragoise des "anciens de Dijon" les réunit d’ailleurs régulièrement et "avoir été au lycée Carnot de Dijon" reste une référence dans toute la jeune république, celle qui a édifié une statue de Jan Palach – autre "Dijonnais" – sur la grande place de sa capitale.

Vaclav Havel était venu aussi à Dijon pour rendre hommage d’État à un autre important personnage tchèque, Edouard Benès, fondateur de la République de Tchécoslovaquie en 1920 et qui en fut l’un de ses illustres présidents. C’est qu’Edouard Benès était docteur en droit de la Faculté … de Dijon (1908 !).



Je me rappelle qu’en 1999, le préfet de l’époque, préparant la venue du président Havel, m’avait interrogé sur cet homme atypique et je lui avais appris qu’avant 1977, Vaclav Havel était très connu en Europe … par ses pièces de théâtre : la revue L’Avant-Scène publiait ainsi régulièrement après 1968 les pièces de cet écrivain résistant qui pourfendait, depuis sa prison pragoise, la lourdeur de l’administration communiste avec une ironie tout humaniste. Le Rapport dont vous êtes l’objet le fit connaître en France via le festival d’Avignon à la fin des années 60.

Dijon pourrait bien donner son nom à une des nouvelles rues.

Michel HUVET




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