Laurent Grandguillaume, le dauphin de François Rebsamen |
Il y a longtemps que je regarde la politique de plus loin qu’auparavant. Mais voici des échéances assez proches, et voici aussi qu’on se déchire dans nos contrées, et d’abord ici en Côte-d’Or, pour des places de candidat(e)s aux législatives qui suivront la présidentielle.
Et là, je compte les coups. Et je souris. Rien à dire dans la première circonscription si ce n’est qu’avec ses propos sur les vétérinaires/médecins, Françoise Tenenbaum a fait un croche-pied à Laurent Grandguillaume – le dauphin désigné de François Rebsamen – qui devrait y aller à sa place contre un sortant, Bernard Depierre, très affaibli par sa défaite aux cantonales, ayant perdu bien de ses soutiens et engoncé dans des affaires avec son personnel.
Dans la seconde, Remy Delatte va dormir tranquille, comme sa circonscription. Pierre Pribetich – ex député européen, adjoint lui aussi de Rebsamen –, va y aller pour déjouer les pronostics toujours favorables à la droite (c’est l’ancien fief de Louis de Broissia et de Jean-Marc Nudant). Il ne pourrait gagner qu’en cas de victoire hollandiste à la présidentielle.
Pascale Caravel-Fauguet |
Dans la troisième, c’est la ruée. Des femmes partout, de gauche dure ou de gauche molle, de Chenôve ou de Quétigny, sans oublier Sofia Okotoré, la vice-présidente de la région patriatesque, qui cherche depuis longtemps un terrain d’atterrissage proche de Dijon. Et à droite, c’est pareil : Catherine Vandriesse (région + ville de Dijon, mais dans l’opposition) en veut terriblement. Mais Jean-Philippe Morel, un radical centriste qui n’en est pas moins délégué de l’UMP, entend bien vaincre la loi de la priorité au sexe jadis faible et remporter au moins l’investiture.
Et là, attention ! Car une autre femme est partante, qui est adjointe aux affaires sociales de Chevigny-Saint-Sauveur, la ville prospère et calme qui doit tout à Lucien Brenot. Or Lucien Brenot a été député, lui le "très-à-droite", dans cette circonsription "très-à-gauche" qui appartenait jusqu’à sa mort à Roland Carraz et que François Rebsamen a convoitée un moment avant de laisser gagner Claude Darciaux.
Donc Lucien Brenot soutient sans le dire son adjointe, Pascale Caravel-Fauguet, et moi je vous dis, pour cette raison, qu’il faudra compter avec elle. Anne-Marie Beaudouvi, une autre adjointe de Lucien Brenot, avait échoué en 2007, d’accord, mais la situation est très différente cette fois : la sortante PS ne se représentant pas, il y a d’une part dispersion à gauche et, d’autre part, un contexte politique "grand dijonesque" très différent. Et Pascale Caravel a un langage anti-politicien qui peut entraîner bien des voix de centre-gauche.
Continuons plus brièvement. Dans la 4° circonscription, on ne voit pas Patrick Molinoz (RDG) battre le ministre François Sauvadet (NC). Et dans la V°, depuis que François Patriat n’est plus candidat, le maire de Beaune Alain Suguenot (UMP) n’a plus vraiment d’opposant sérieux.
Rendez-vous dans trois ou quatre mois. Le contexte national aura, d’ici là, sans doute fait beaucoup bouger les lignes.
Michel HUVET