Le Quatuor Manfred (Photo Rozenn Quéré) |
On fera prochainement le bilan de ce qu’a apporté à la vie musicale de la Bourgogne la présence permanente d’une formation comme celle du Quatuor Manfred dont la réputation internationale n’est plus à faire.
Ceux qui douteraient de la qualité de ce quatuor peuvent se rendre ce mois-ci à l’Auditorium de Dijon où les quatre artistes se produiront dans des oeuvres d’autant plus remarquables qu’elles sont des créations contemporaines : le Quatuor n°3 Todesfuge du regretté Olivier Greif sera donné avec un quatour vocal venu d’Arsys Bourgogne avant qu’on entende successivement le "silence" du Premier Quatuor du jeune Bruce Pauset et Les Portes de Babel de Philippe Fénelon sur des poèmes de Jean-Philippe Masson (17 octobre).
On ne sait pas toujours que les quatre artistes des Manfred sont aussi professeurs au conservatoire à rayonnement régional de Dijon, une audace saluée en son temps par le ministère de la Culture et tout à l’honneur du directeur de l’époque, Jean-Louis Gand. En tant qu’enseignants, les quatre ont lancé de nombreux jeunes quatuors et formé des centaines de jeunes solistes. Avec leurs saisons de concert originales (au musée des beaux-arts comme dans les lieux les plus inusités de la ville), avec leur festival annuel dans toute la région (Musiques en Voûtes), avec leurs disques, ils ont donné de Dijon une belle image musicale.
Il se dit ici ou là dans la ville – ce n’est pas une simple rumeur – que le nouveau directeur du conservatoire ne veut plus des quatre Manfred comme enseignants, estimant "n’avoir pas besoin d’eux”. Il se dit aussi – et ce n’est toujours pas une rumeur – que ce directeur a l’aval de son supérieur, le directeur des affaires culturelles de la ville, lui-même ancien directeur de conservatoire.
Même si ce qui se dit est avéré, on se refuse à le croire.
Michel HUVET
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