Arnaud Montebourg au soir du premier tour (Photo MAXPPP) |
Avec plus de 25% des voix, Arnaud Montebourg a pris, en Côte-d’Or, la seconde place des primaires socialistes. Bien sûr, Hollande est en tête avec plus de 40% mais cela ne saurait surprendre dans la mesure où tout le staff hollandiste a été "prêté" par François Rebsamen.
Néanmoins, le score Montebourg pose un tas de questions, ici en Bourgogne, mais aussi là-bas dans toute la France. Ici : on ne saurait oublier la cote de sympathie naturelle du président du conseil général de Saône-et-Loire : il a fait ses études à Brochon, il a étudié le droit à l’université de Bourgogne, et – souvenons-nous du salon du livre de Dijon en 2005 où il s’était accroché avec le maire de Dijon – il a déployé ses ailes et ses arguments depuis bien des scrutins, notamment européens.
Cela ne suffit pas pour expliquer que dans bien des terres rurales de Côte-d’Or, il ait atteint et dépassé dimanche les 30% ! Une épine pour le sénateur hollandiste dijonnais : comment capter tout ou partie de cet électorat qui penchera naturellement pour Martine Aubry ou qui – pour celui venu de la droite rurale – ne retournera pas voter.
Et là-bas en France : le score Montebourg (près de 18%) devrait naturellement se reporter, au moins pour les deux tiers, sur la fille de Jacques Delors. Et comme on peut penser que jamais l’électorat de Ségolène Royal n’ira se reporter sur l’ex, on voit que les jeux sont loin d’être faits, surtout dans ce contexte de refus de la gauche jadis appelée "caviar" et où les socialistes ne doivent pas oublier qu’il ne leur faut pas chagriner leurs alliés pour 2012, les écologistes façon Eva Joly et les tout-à-gauche venus du communisme ou des altermondialistes.
Et donc, si Martine Aubry l’emporte dimanche prochain, on peut penser que cette victoire-là ouvrirait un boulevard à un certain autre François, en l’occurrence Bayrou, bien aidé depuis huit jours par le retrait de Borloo et la crispation d’une bonne partie du Centre et de l’UMP à la perspective des législatives qui suivront la présidentielle.
Michel HUVET
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