Le TGV en gare de Dijon |
Les anniversaires du rail se suivent et se ressemblent en cette année 2011. Il y aura en effet 50 ans le 1er décembre prochain que circulait le dernier tram dijonnais, le « 1/6 », et chacun put ce jour-là circuler gratuitement une dernière fois dans le vieux « train de ville » grâce au ticket gratuit offert par Le Bien Public. Un anniversaire d’autant plus intéressant qu’il coïncidera avec la fin de la mise sur rails du nouveau tram dijonnais encore en construction.
Et puis voici le 30° anniversaire du TGV ! Personne n’oubliera ce jour de soleil où les élus de Bourgogne, les chefs d’entreprise et un président de la République nommé François Mitterrand embarquèrent gare de Lyon à Paris pour une promenade à plus de 300 km/h jusqu’à Dijon. Emotion : il y avait même à bord le chef d’orchestre Lorin Maazel qui trouvait que la musique de ce train révolutionnaire sonnait comme un « la » que jouerait un violon en sourdine.
Étaient aussi présents, tous barbus, tous nouveaux députés depuis trois mois à peine, les élus de la « chambre rose » qui avait suivi l’élection présidentielle du 10 mai, notamment Hervé Vouillot, Roland Carraz... et (déjà) François Patriat sans barbe, lui. Conçu sous Giscard, mais inauguré par son successeur, le TGV avait alors battu le record du monde de vitesse entre Paris et Dijon et tous se turent au moment où le conducteur annonça qu’on venait de franchir la barrière des 300 km/h : un silence éloquent et inoubliable.
Il est clair que ces anniversaires nous rappellent la dette énorme que Dijon doit au rail. Sans le PLM passant, grâce à Henri Darcy, par le tunnel de Blaisy, la ville ne serait jamais sortie de la torpeur provinciale dans laquelle elle baignait depuis Napoléon 1er. Le rail l’a sauvée, comme il la sauve aujourd’hui alors qu’elle devient le cœur ferroviaire de l’Europe, le TGV Rhin-Rhône lui promettant d’être le passage obligé de la grande ligne Francfort-Barcelone…
Les rails du tram en construction avenue du Drapeau |
Quant au tram, il prolongera en ville cette image d’une cité ferroviaire. C’est Henri Vincenot qui doit se réjouir, lui qui regarde désormais la cité ducale depuis les étoiles de Compostelle. Quant au vieux Tremblot, il se réveillera en chacun de nous le 1er décembre quand, on l’espère, monsieur le maire nous invitera à monter dans le tram nouveau, au moins sur un court tronçon.
Michel HUVET
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