vendredi 2 septembre 2011

MOZART ET LE MISERERE : CE N'EST PAS UNE LÉGENDE


Partition du Miserere (début)


J’ai dit ici, en août, avoir entendu un digne présentateur musicologue – c’était au festival de l’abbaye de Lessay où se produisait le choeur Arsys Bourgogne – affirmer que l’histoire selon laquelle le tout jeune Mozart avait copié de mémoire le Miserere d’Allegri "était une légende".

Or non, ce n’est pas une légende. À preuve, cette lettre de Léopold Mozart, le père, en date du 14 avril 1770, postée à Rome (Mozart a 14 ans) et adressée à Mme Mozart à Salzbourg. Je lis : "Tu as peut-être déjà entendu parler du célèbre Miserere de Rome, tellement estimé que les musiciens de la chapelle ont l’interdiction, sous peine d’excommunication, de sortir la moindre partie de ce morceau, de le copier ou de la communiquer à quiconque ?"



Et Léopold poursuit : "Eh ! bien, nous l’avons déjà (1). Wolfgang l’a écrit de tête, et nous l’aurions envoyé à Salzbourg avec cette lettre si nous ne devions être présents pour son exécution. Comme c’est un des secrets de Rome, nous ne voulons pas le confier à des mains étrangères ut non incurremus mediate vel immediate in Censuram Ecclesiae" (2).

La plus belle version connue de ce Miserere est à mettre au crédit d’un disque de la Maîtrise de Dijon dirigée par Alain Chobert. À écouter et réécouter.

Michel HUVET

(1) Souligné dans le texte
(2) Pour ne pas encourir, directement ou indirectement, la censure de l’Église

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