mercredi 6 juillet 2011

LE REGARD DE MOZART ENFANT


Trop d’information tue l’information. Cette fois, dans l’esprit des gens, tout se mélange : la princesse monégasque qui ne veut plus épouser son prince déjà trois fois papa adultérin, la romancière TB qui porte plainte contre l’avis de sa mère qui finalement est d’accord, l’ancienne championne de natation synchronisée qui devient directrice générale du FMI et a dû signer un code de déontologie avant d’entrer en fonction, le titulaire de l’Elysée qui se tait pour ne pas déranger, probablement, son épouse enceinte…

Il faut prendre du recul, tenter de réapprendre à écouter le silence, à entendre enfin les voix secrètes qui sont en nous, à nous reconstituer une intimité que le monde actuel rend tragiquement désuète. L’information qui nous enferme aujourd’hui comme les quatre murs d’une cellule de détention est d’abord, désormais, de la désinformation. La manipulation est derrière elle, la pousse et la mutile, la déforme et la salit.



Les vacances devraient être une occasion à ne pas manquer de souffler un peu, de laver nos regards, de désencombrer notre esprit malade de publicités et d’informations contradictoires. Un temps pour prier. Un temps pour écouter un des derniers quatuors de Mozart. Regarder, par exemple, ce regard triste et profond de Mozart enfant (7 ans) tel que Greuze le peignit à Paris, chez leur ami commun le baron Grimm, en 1763.

Oui, un temps pour relire Victor Hugo ou Baudelaire. Un temps pour réentendre la voix de l’art, dans un musée ou une exposition, un concert ou une promenade en forêt.

Un temps pour réapprendre à aimer.

Michel HUVET

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