Alain Millot (Photo X) |
Tous l’ont cru, et François Rebsamen le
premier : le fait d’être maire de Dijon – le plus beau des mandats politiques –
allait aider Alain Millot dans son combat contre la maladie pulmonaire qui l’assaillait.
Et cela s’est vérifié. Le maire de Dijon a été, malgré la chimiothérapie et
autres traitements, d’un courage exemplaire. On l’a vu partout, on l’a croisé
partout, et à la mairie comme au Grand Dijon, on avait mis en place un plan B
pour pallier toute éventualité.
D'abord conseiller général
Alain Millot, c’est d’abord un humaniste,
un homme d’une sérénité à toute épreuve, un fidèle parmi les fidèles, bref un
homme attaché à de vraies valeurs. Il n’aura jamais été un politique “politicien”,
bien au contraire. Elu maire de Dijon par défaut – le maire, pour lui comme
pour ses colistiers, c’était François Rebsamen –, il a dirigé les assemblées et
travaillé les dossiers, prononcé des discours et tenu des conférences de presse
sans jamais la moindre once d’énervement ou de lassitude.
Il était entré en politique active dès 1998
quand François Rebsamen lui proposa d’être candidat dans le canton qui était
alors le “Dijon VII” (centre ville / Toison d’Or) et que détenait Bernard
Depierre (UMP) qui allait remplacer Robert Poujade à l’Assemblée nationale.
Alain Millot était alors, professionnellement, éducateur à la Police Judiciaire
de la Jeunesse (PJJ). Dès son coup d’essai, il réussit : il était conseiller
général.
Dès l’élection municipale de 2001, il
allait être élu premier adjoint de François Rebsamen. Fidèle parmi les fidèles,
il a su discrètement agir pour lutter contre la délinquance, son job, renforcer
les moyens de la Police municipale, et être le bras exécutif du maire. Jamais
un mot plus haut que l’autre, toujours un sourire bienveillant, une voix douce
et tranquille : un exemple.
L'honneur de la chose publique
On sait ce qu’il advint en 2014 : François Rebsamen nommé ministre du Travail, démissionna du poste de maire (mais pas du conseil municipal) et demanda à Alain Millot d’assumer la fonction de premier magistrat. Il fut ainsi un maire légal à défaut d'être vraiment légitime. Il annonça très vite, dès l’automne 2014, qu’il avait un cancer mais jamais il n’envisagea de démissionner. Nathalie Koenders le remplaçait en cas de besoin, comme le faisait Georges Maglica au Grand Dijon.
Il n’aura été maire de Dijon qu’un an et
demi. Mais ce court séjour lui vaut, pour l’éternité, la gratitude des
Dijonnais qui, hors politique politicienne pour une fois, savent tous qu’Alain
Millot n’était pas comme les autres : comme quoi ce sont des hommes comme lui
qui font vraiment honneur à la chose publique.
Michel HUVET
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