En ces temps de
politique spectacle sur fonds de difficultés financières pour les simples gens,
il est parfois bon de (re)vivre en s’intéressant à l’art en général et à l’histoire
en particulier. Voyez Dijon, cette ville aujourd’hui pleine de cicatrices et de
saignées, mais qui n’en reste pas moins l’une des plus belles villes de France.
Son musée est en
travaux, lui aussi, surtout l’aile dite « de Bellegarde », surtout la
salle des tombeaux et ses annexes. On trouve donc les pleurants du gisant de
Marguerite de Bavière, échappés du tombeau, dans une des salles du musée, sous
verre. De quoi pouvoir enfin les admirer à hauteur d’homme, de se pencher un
peu pour voir sous leur capuchon, de contempler leur posture, leurs mains,
leurs accessoires. Ou les regarder en écoutant – ainsi que le musée l’a offert
récemment – les vers qu’ils ont inspiré à Michel Lagrange.
Les autres pleurants
se promènent depuis plus de deux ans aux USA. Ils font le bonheur des amateurs
des grandes villes et l’on estime déjà leur nombre à deux millions. La
statuaire médiévale bourguignonne fait donc plus pour la France que la plupart
des échanges commerciaux, universitaires ou sportifs. Le pleurant des Ducs est
la star des States. Et leur succès s’accompagne aussi de tristes affaires, dont
celle que vient de révéler Libération.
On y a lu ceci : « De
père en fils, c’est le plaisir de livrer quelques souvenirs qui a dû dicter, selon ses propres mots, à Marc Perpitch de mettre en
vente, via Artcurial, quelques lots de l’héritage de son père, antiquaire
renommé du boulevard Saint Germain. Dont une sculpture qui lui vaut de se
retrouver au tribunal de Paris. Ce marbre reproduit, dans les mêmes dimensions,
un des pleurants sculptés au
XVe siècle pour entourer le tombeau du duc de Bourgogne Jean-sans-Peur. Considérés
comme des chefs-d’œuvre du gothique, ils ont fait l’objet il y a deux ans d’une
exposition à New York, au Metropolitan. Cette copie a été vendue en 2009 pour
50 000 euros à un banquier collectionneur, mécène du musée de Cluny, Christian
Giacomotto. »
Le tribunal a trouvé une experte pour le guider
dans sa réflexion et analyser la copie de pleurant : Sophie Jugie,
directrice du musée des beaux-arts de Dijon. Son verdict est clair : cette
statuette date en fait du XIX° siècle.
Gare aux faussaires. Que ceux qui ont profité du
succès des vrais pleurants n’en vendent pas de faux à 50 000 €, ah ! mais…
Michel HUVET
Alors, ceux qu'on voit actuellement à Dijon, ce sont les mêmes que ceux que notre saigneur-maire a accompagné avec force réceptions et bonnes bouffes de son frère aux USA ? Ou une copie ? Ou la moitié d'entre eux ?
RépondreSupprimerEt l'affaire dont vous parlez ? La statuette a t'elle été vendue comme original ?
Votre article n'est pas clair !