Le maire de Morteau est aussi députée du Jura |
Toute cette agitation post-cahuzienne ne doit pas faire oublier que si les sondages laissent croire que les Français sont contre le cumul des mandats, c’est évidemment qu’ils ne voient qu’un cumul d’indemnités, donc une affaire d’argent, donc de comptes en Suisse, et ainsi de suite.
La réalité est toute autre. Elle sort de la
bouche d’une élue UMP du Jura, maire de Morteau, députée. Elle a fondé une
association qui défend le cumul au nom des réalités vécues par les élus du monde
réel. Un député sans mandat local ne comprendrait plus rien à la vie réelle des
gens et voterait des lois inapplicables sur le terrain. Bien vu. La rejoint sur
cet argument le sénateur maire PS de Dijon, François Rebsamen, qui insiste
auprès de son ami président pour faire comprendre que le Sénat étant composé
d’élus locaux, les priver de leur ancrage local est aussi les priver de toute
légitimité.
François Rebsamen, sénateur et maire |
Je trouve que Rebsamen a raison. Les
habitants des villes, petites ou grandes, savent très bien l’intérêt qu’il y a
à se dire que leur maire est aussi député (ou sénateur). Que cela est bénéfique
pour leur commune. Et qui peuvent répondre à ceux qui leur rétorquent que ces
élus cumulards ne font pas ainsi du bon travail, qu’un maire a autour de lui un
nombre suffisant de collaborateurs et d’employés pour que ses dossiers soient
bien traités. Evidemment, le cumul financier est à proscrire.
Le chanoine Kir, maire et député |
Je me rappelle une réflexion du chanoine
Kir qui, à 90 ans, était maire de Dijon et député. En 1967, lors des élections
législatives, il fut battu par un certain Robert Poujade. Le chanoine, qu’on
interrogeait après cette défaite, eut ce mot : "Qu’est-ce que vous voulez qu’un
député qu’est pas maire il puisse faire ?"
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