lundi 6 juin 2011

DIJON : REQUIEMS POUR JEAN-PHILIPPE LECAT


Chapelle de la Providence : la messe était chantée par la Maîtrise de Dijon



Lors de la messe de requiem célébrée dans la chapelle de la Providence à Dijon à la mémoire de Jean-Philippe Lecat, il a été rappelé que l’ancien ministre de la Culture avait d’abord été un "serviteur" : les propos du Père Vincent Richard sont allés droit au coeur de tous ceux qui, présents, avaient connu le grand défenseur de la Bourgogne. Ils ont été également heureux d’entendre Jean Viansson-Ponté, au nom de l’association des Amis de la Providence, rappeler que l’auteur de Quand flamboyait la Toison d’or avait renoncé à la vie politique en 1986, écoeuré par un jeu auquel il se refusait et que lui imposaient des faux amis au poignard caché.

Requiescat in pace. Oui, en paix. On médita alors en écoutant, dans l’interpétation du choeur maîtrisien d’Alain Chobert, de larges extraits du Requiem de Gabriel Faure, notamment un Sanctus qui tutoie l’ineffable et console de toutes les séparations. À l’autel, concélébrant, le Père Jacques Delaborde, ami de Jean-Philippe Lecat et dont le frère, Michel, artiste photographe, avait bénéficié de la confiance illimitée du ministre de la rue de Valois. Il y avait alors, entre l’oeuvre de Fauré et le souvenir des oeuvres de Delaborde, comme une synthèse flamboyante qui renvoyait au temps où la culture avait encore, du côté des pouvoirs publics, l’ambition d’enchanter le monde.

Le portail de la chapelle de Champmol : signé Sluter


La même émotion avait gagné les coeurs des assistants à la messe grégorienne célébrée peu de temps auparavant à la mémoire du même regretté ministre dans la chapelle ducale de la Chartreuse de Champmol pour laquelle, là encore, Jean-Philippe Lecat avait obstinément oeuvré – y compris pour la fameux Puits des Prophètes qui la jouxte : là, c’est le Père Marc Robin qui, avec ses Ambrosiniens, intercéda pour le défunt avec la liturgie chantée qui convenait pour l’homme de culture et de foi.

Malgré les promesses annoncées, aucun représentant de l’État ni aucun élu local ne se montra à l’une ou l’autre cérémonie. Peu importe : Jean-Philippe Lecat a "servi" et ce qu’il a semé porte déjà du fruit. On peut sans honte aller déposer une fleur de reconnaissance sur sa tombe, dans le petit cimetière d’Épagny, à quelques encablures de Dijon.

Michel HUVET

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