Ai-je eu tort de me taire depuis un bon
mois ? Je le crois. Mais franchement, devant cette avalanche des valeurs
perdues, ce durcissement d’un laïcisme intégriste, cette stupidité irradiante
des médias qui font mine de cacher leur ignorance derrière une dérision
absolument lassante et ridicule, devant ces politiciens qu’aucun drame humain
ne régénère, je restai quelque temps sans voix.
Voilà que me revient cette leçon de morale
qui date de mes années d’études philosophiques : "Ne rien faire, c’est laisser
faire ce qu’on n’a pas voulu". Je n’ai donc moralement pas le droit de
continuer de me taire. Et donc je crie, je tempête, j’enrage, je désespère même
parfois.
Ces migrants engloutis sous la Méditerranée
dans l’indifférence quasi-générale, ces enfants d’Irak massacrés parce que
baptisés, ces pseudo-inspecteurs d’éducation qui bousculent l’enseignement des
langues et de l’Histoire, ces querelles ridicules entre fanatiques de gauche et
de droite, cette vision des futures SA des Le Pen, cette ville qui va devoir
débaptiser sa "place Jean-Paul II", oui tout cela nous fait suffoquer.
Alors quoi ? La culture ? Là aussi, c’est
Waterloo : suppression des crédits, annulation des festivals et des salons du
livre, j’en passe et de bien plus graves. Je repense à Churchill – au fait
saviez-vous qu’il obtint un jour le prix Nobel de Littérature ? – à qui on
conseillait de diminuer les crédits culturels pour mieux soutenir l’effort
d’armement et qui répondit : "Mais pour quoi croyez-vous qu’on se bat ?"
Churchill, reviens !
Michel HUVET
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