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Faut-il mêler, dans ce concert incohérent d’invectives et de déclarations à
l’emporte-pièce, ajouter notre voix dans le (faux) débat sur ce qu’on appelle à
tort le « mariage pour tous » ? Je ne le fais que parce que je
voudrais, tant qu’il en est encore temps, amener quelques-uns à se poser les
vraies questions.
D’une part, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, précise justement
ceci : « Les personnes homosexuelles sont
loin de réclamer toutes un ''droit au mariage''. La société ne doit en
aucun cas discriminer ces personnes pour leur orientation sexuelle, mais de
leur côté, ces personnes doivent aussi respecter le fait que la différence et
la complémentarité homme-femme est structurante pour toute société. »
D’autre part, une autre voix mérite d’être entendue, celle du grand rabbin
de France, Gilles Berheim, un philosophe reconnu. Il précise ceci dans une
interview accordée début janvier au quotidien La Croix : « Dans le
domaine public, les deux termes qui dominent le discours contemporain sont
l’autonomie et les droits, qui s’accordent avec l’esprit du marché en
privilégiant le choix et en écartant l’hypothèse selon laquelle il existerait
des fondements objectifs permettant d’effectuer un choix plutôt qu’un autre. Il
nous est ainsi devenu très difficile de réfléchir collectivement à ce que
devront être nos orientations, les plus décisives pourtant qui se soient jamais
présentées à l’humanité, qu’elles concernent l’environnement, la politique,
l’économie, l’idée même de famille ou de mariage, la vie et la mort. Comment
parler d’un bien qui excède notre satisfaction particulière et immédiate dès
lors que nous avons perdu le sens de ce que sont le devoir, l’obligation, la
retenue, et qu’il ne nous reste plus que nos désirs qui réclament leur
dû ? »
A partir de là, et à partir de là seulement, je veux bien réfléchir à la
notion de parentalité, aux droits de l’enfant qui ne saurait être un
« objet » de nos désirs du moment, à la filiation, à la procréation
assistée et autres dérivatifs pour que passe la pilule du « parent
1 » et « parent 2 ».
L’humanité n’a-t-elle rien de plus que l’animalité ?
Michel HUVET
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