mardi 29 janvier 2013

DIJON : LES VELLEITAIRES DE L'APRÈS DUGOURD




F.X. Dugourd 

Pas croyable : sitôt François-Xavier Dugourd disparu du paysage après qu’il ait annoncé – ce qui était à prévoir depuis quelques mois – qu’il ne briguerait plus la mairie de Dijon comme tête de liste, tous ses amis l’ont enterré sous des éloges hypocrites, histoire que chacun d’eux se rappelle au bon souvenir des autres.



On croyait ces temps politicards révolus : que nenni ! Nous revoilà donc avec six ou sept candidats au poste de premier magistrat. Mais parmi tous ceux-là, à part François Sauvadet (qu’on cite mais qui ne s’est pas prononcé, lui !), qui a prouvé quoi, qui les connaît, qui songerait une seconde à voter pour l’un d’entre eux comme maire de la capitale régionale ? Pour Ayache, pour Vandriesse, pour Bourguignat même ? Et avec quel programme ?
Alain Houpert





Et puis on attendait que se fasse entendre la voix de Bernard Depierre. L’ancien adjoint de Robert Poujade, l’ancien député, a quand même encore de bonnes billes dams sa poche. Il a parlé. Pour n’en défendre qu’un : Alain Houpert. Cette fois, c’est dit, le radiologue a fait son diagnostic : il va y aller.


François Rebsamen

François Rebsamen peut-il  dormir tranquille ? La tour Philippe-le-Bon, d’où il domine depuis 2001, restera-t-elle sienne un bon bout de temps encore, et d’abord après 2014 ? On voit mal, en effet, qui pourrait le battre, même si quelques mécontents – commerçants ou autres – trouvent qu’il en a fait un peu trop. Lui sait qu’il en fait beaucoup. Et qu’il fallait le faire. La Ville s’est ouverte, la ville a changé, il a imprimé sa marque. Il tient toutes les ficelles de la ville et de la région. Il sait communiquer astucieusement.

Les impatients de l’UMP local peuvent se regarder en chiens de faïence : cela doit même beaucoup l’amuser.




Michel HUVET




dimanche 20 janvier 2013

LA MACHINE À DÉ-CROIRE TOURNE À PLEIN RÉGIME


La Nativité de Robert Campain, dit le Maître de Flemale



La machine à dé-croire : c’est ainsi que le grand poète Michel Lagrange, l’ami de Soulages, le professeur émérite de Lettres, l’académicien dijonnais, parle de ce qui se passe aujourd’hui dans l’enseignement secondaire, on pourrait dire aussi dans les têtes dites bien faites qui hument l’air du temps et fricottent avec toutes les idées post-soixante-huitardes les plus éculées.

Mort de l’homme sans Dieu, disait à peu près Dostoïevsky. C’est ce qui se passe aujourd’hui. Regardons autour de nous, partout, dans le monde politique, dans les états prétentieux, dans le commerce et le capitalisme effréné, dans la vie tout court, cette vie dont on croit pouvoir user et abuser comme si elle était un "bien" parmi les biens à consommer et non un don qu’il convient de préserver. Supprimons la vie avant la naissance, supprimons les vieux inutiles par l’euthanasie, supprimons la famille, fabriquons les enfants en fonction des désirs des uns et des autres.

Voici ce que Michel Lagrange a récemment raconté. Sans commentaires.

"Je me trouvais au Musée des Beaux-Arts de Dijon, lundi dernier, pour y écrire un texte, face au retable en bois sculpté de la Passion. Dans la même salle, durant les travaux du Musée, se trouvent quelques chefs-d’œuvre, dont la Nativité du Maître de Flemalle. 

"Une classe, plutôt bruyante, arrive, menée par quelques adultes. Les élèves, d’une quinzaine d’années, s’assoient par terre et l’un des accompagnateurs se met à commenter le tableau. Rapidement, superficiellement. Alors, un des accompagnateurs se détache des autres, et s’adresse à la jeune assistance. Il leur demande ce que représente ce tableau, et pourquoi il a été peint…. 

Je le vois venir avec ses idées que j’écoute, à l’écart de ce groupe. Le tableau a été peint, leur fait-il dire, pour faire croire au public de son temps en cette scène de la Nativité. Et vous, vous y croyez ? Non, bien sûr, murmurent les élèves. Pourquoi fallait-il croire à cette époque en ce genre d’épisode. Un élève répond que, sinon, on risquait la mort… ! De fil en aiguille, le commentateur  se met à parler de propagande, de conviction forcée, et d’ajouter, victorieux, qu’aujourd’hui, bien sûr, on ne croit plus. 

Je bouillais, j’aurais voulu intervenir, mais j’avais autant peur de mon emportement que de mon manque de courage. Et voilà comment on endoctrine les jeunes élèves, au nom d’une liberté soixante-huitarde qui n’est pas périmée. Aucun mot sur la beauté, sur l’œuvre d’art, son style, ses influences. Admirable machine à dé-croire, à profaner de jeunes cerveaux, qui n’ont de liberté que celle du vide et de la nullité spirituelle." 

Ne vous frottez pas les yeux : vous avez bien lu !

Michel HUVET


jeudi 10 janvier 2013

MARIAGE POUR TOUS : NOS DÉSIRS RÉCLAMENT LEUR DÛ...

Photo Ouest-France



Faut-il mêler, dans ce concert incohérent d’invectives et de déclarations à l’emporte-pièce, ajouter notre voix dans le (faux) débat sur ce qu’on appelle à tort le « mariage pour tous » ? Je ne le fais que parce que je voudrais, tant qu’il en est encore temps, amener quelques-uns à se poser les vraies questions.

D’une part, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, précise justement ceci : « Les personnes homosexuelles sont loin de réclamer toutes un ''droit au mariage''. La société ne doit en aucun cas discriminer ces personnes pour leur orientation sexuelle, mais de leur côté, ces personnes doivent aussi respecter le fait que la différence et la complémentarité homme-femme est structurante pour toute société. »

D’autre part, une autre voix mérite d’être entendue, celle du grand rabbin de France, Gilles Berheim, un philosophe reconnu. Il précise ceci dans une interview accordée début janvier au quotidien La Croix : « Dans le domaine public, les deux termes qui dominent le discours contemporain sont l’autonomie et les droits, qui s’accordent avec l’esprit du marché en privilégiant le choix et en écartant l’hypothèse selon laquelle il existerait des fondements objectifs permettant d’effectuer un choix plutôt qu’un autre. Il nous est ainsi devenu très difficile de réfléchir collectivement à ce que devront être nos orientations, les plus décisives pourtant qui se soient jamais présentées à l’humanité, qu’elles concernent l’environnement, la politique, l’économie, l’idée même de famille ou de mariage, la vie et la mort. Comment parler d’un bien qui excède notre satisfaction particulière et immédiate dès lors que nous avons perdu le sens de ce que sont le devoir, l’obligation, la retenue, et qu’il ne nous reste plus que nos désirs qui réclament leur dû ? »

A partir de là, et à partir de là seulement, je veux bien réfléchir à la notion de parentalité, aux droits de l’enfant qui ne saurait être un « objet » de nos désirs du moment, à la filiation, à la procréation assistée et autres dérivatifs pour que passe la pilule du « parent 1 » et « parent 2 ».

L’humanité n’a-t-elle rien de plus que l’animalité ?

Michel HUVET