On sait maintenant où a eu lieu le très “bourguignon” sommet mondial des universités : à Paris. Balade en bateau-mouche avec passage au pied de la Tour Eiffel (signée d’un Dijonnais), dîner de gala au muséum (du bourguignon Buffon), séances de travail à la Sorbonne et au Collège de France.
On sait que le maire de Dijon, dix jours à peine avant l’événement, a jugé bon de demander à l’État, en l’occurrence Matignon, de bien vouloir annuler le sommet mondial organisé à Dijon par les universités de Bourgogne et de Franche-Comté au prétexte que ce genre de “G-20” attire souvent (tel fut le cas, dit-on à Turin) des “black-blocs” qui cassent, pillent et vocifèrent. Et comme Dijon est une ville déjà assiégée par … les travaux du tram, on comprend que le maire ait eu le souci de préserver ce qui reste dans sa ville de commerces prospères et de rues historiques.
Là, il s’agissait pour le contre-sommet – qui a, lui, bien eu lieu à Dijon – de dénoncer la mondialisation des universités, c’est-à-dire la “marchandisation des savoirs”, pouah ! Inquiétude qu’on peut comprendre uniquement en France où l’on confond souvent privatisation et autonomie. Or, la présidente de l’université de Bourgogne a bien précisé – et avec elle tous les recteurs et présidents réunis à Paris – que « la CPU et le PRES Bourgogne Franche-Comté ont voulu que ce sommet soit ouvert à des représentants issus d’une quarantaine de pays, bien au-delà des pays du G20, parmi lesquels des pays du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne, d’Asie, d’Amérique du Sud, ou d’Europe de l’Est. La thématique centrale est le développement durable depuis le premier sommet tenu à Sapporo au Japon. »
Reste une inconnue politique : pourquoi le maire de Dijon a-t-il attendu le dernier moment pour annuler un sommet mondial du savoir prévu depuis un an et qui eut apporté une plus-value incontestable à la ville ? « Il préfère le football », a murmuré une voix opposante. On ne le croit évidemment pas, mais alors, quoi ? « Peut-être que la campagne présidentielle est déjà commencée et que le maire PS ne voulait pas être caution du président Sarkozy, patron du G-20 cette année » a suggéré une autre voix.
Mais cela, on ne saurait y croire.
Michel HUVET
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