Il y a dix ans, début janvier, tandis qu’au théâtre Mansart le bien nommé théâtre de l’Espoir jouait Greta et Garbo, un autre théâtre attirait les foules : la place de la Libération. Allait-on oser la débarrasser des voitures et y laisser s’étaler des terrasses de cafés et de restaurants ? Sacrilège criait le leader de la liste électorale Dijon la Jeune, Allez Dijon ! qui estimait devoir replacer là la statue de Louis XV au centre de la place sans toucher à ses pavés et son arcature.
Il y a dix ans, début janvier, la parc de la Toison d’Or n’était déjà plus un parc d’attractions. Les Argonautes avaient sombré dans l’oubli : ses petits lacs et ses saules, ses manèges et ses barraquements se laissaient envahir de moisissures. L’autre candidat à l’élection municipale annonçait là l’édification d’un Zénith, une salle de 5 000 p laces pour les musiques actuelles et les spectacles populaires.
Il y a dix ans, début janvier, les casernes désertées offraient au long de l’avenue du Drapeau leurs façades décrépies et les rides creusées par leur abandon. L’avenue n’était plus qu’un chemin conduisant à cette nouvelle artère "plus large que les Champs-Élysées" et conduisant au nouvel empire commercial malheureusement dédié à la Toison d’Or, que Philippe le Bon n’avait pas créé pour cela.
Il y a dix ans, début avril, François Rebsamen devenait maire de Dijon. "Dix ans qu’on sème" dit-il joliment aujourd’hui en présentant ses voeux.
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