Quarante ans après sa mort, le Général est-il oublié ? On peut le croire après le déferlement d’inepties sur son compte raportées par des témoins oublieux et des jeunes ignorants.
À Dijon, le journal local Le Bien Public s’est fendu d’une évocation de De gaulle à travers l’interview de Robert Poujade, ce Normalien qui tint la ville durant trente ans après avoir été un de ces jeunes gaullistes fervents venus du mendésisme. Dommage qu’on n’ait pas rappelé l’essentiel du gaullisme de Robert Poujade, qui s’est contenté de répondre à des questions bien anodines et sans intérêt et a trop d’humilité pour en avoir rajouté.
Donc j’eus aimé qu’on rappelât que Robert Poujade fut de ceux qui militèrent pour le retour au pouvoir du Général, qu’il fonda pour cela avec André Malraux une revue littéraire et politique, qu’il fut envoyé à Dijon par le Général lui-même (relisons les Mémoires d’Olivier Guichard ou de Jacques Foccart), que c’est à l’amitié avec Malraux qu’il dût d’obtenir pour le musée de Dijon la donation Granville, qu’il fut secrétaire général du parti gaulliste (UDR) et que c’est lui qu’on voit, sur la célèbre photo prise le 30 mai 68 devant le tombeau du soldat inconnu, entre Malraux et Debré.
J’eus enfin aimé qu’on se souvînt de ce que Robert Poujade fit pour la ville de Rameau, notamment en matière d’environnement et de préservation du patrimoine, et comment son gaullisme viscéral était d’abord attaché à une certaine idée de la France.
Michel HUVET
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