Lénine à l’académie des sciences, arts et
belles-lettres de Dijon, on aura tout vu ! Et pourtant si : grâce au philosophe
et écrivain Jean Libis, le centenaire de la révolution de 1917, dont Lénine a
été le propulseur, a été commémoré dans l’apprente vieille institution
dijonnaise, celle qui couronna Rousseau !
Le sujet traité par Jean Libis – Est-il
légitime de parler d’une philosophie de Lénine? – avait attiré un grand nombre
de curieux, académiciens ou pas, philosophes ou scientifiques, curieux ou amis du
communicant – y compris quelque prétentieux qui n’admet pas qu’on évoque un
sujet qu’il se croit seul à connaître.
"Transformer le monde"
En tout cas, Jean Libis a livré une réflexion
précise, argumentée, pour aboutir en gros à nous faire comprendre que la
philosophie de Lénine est difficilement compatible avec l’intemporalité d’une
philosophie véritable : "Oui, il y a bien une philosophie de Lénine mais c’est
une philosophie pauvre, disons limitée dans le sillage de Marx, corrélative
d’une logique violente un peu incompatible et qui risque d’évoluer en fonction
des circonstances et donc risque de s’autodétruire".
Derrière Marx et Engels, qu’il a longuement
expliqué, Jean Libis place donc Lénine en "troisième violon" de cet orchestre
matérialiste et dialectique dont la partitiion est essentiellement pratique
puisqu’il s’agit de "transformer le monde".
Evidemment, énoncer tout cela aujourd’hui,
alors que nous avons le recul et la connaissance de l’aventure
marxiste-léniniste, peut paraître facile, à l’instar de cette affirmation de
François Furet que Jean libis avait placé quasiment en exergue de sa
communication : "Le passé d’une illusion".
Pour ma part, je retiens que cette belle
idée dialectique a échoué pour la seule raison qu’elle a considéré l’humanité
comme une seule réalité, au mépris des humains qui la composent.
Michel HUVET