Il ne fait donc plus aucun doute que la France est malade, gravement. Trop de chômeurs sacrifiés sur l’autel du libéralisme boursier, trop de suffisance de la part de gouvernements irresponsables et démonétisés, trop de peur chez les petites gens que les attentats, le mépris subi, l’emploi défaillant ont jeté dans les bras de ce faux parti qui cultive nostalgie et repli sur soi.
Pas de quoi être fier quand on est, arrogance
permanente en bandoulière, de vieux pros de la politique et qu’on comprend que,
cette fois, les électeurs vous ont dit stop, ça suffit. En Bourgogne, c’est
Sarkozy qui est lâché, et c’est Sauvadet qui n’en peut mais. Sur huit
départements, il n’en gagne qu’un seul, le sien. Et un chroniqueur qui a mangé
à tous les rateliers collaborationnistes s’en vient dire que c’est à la liste
socialiste de Marie-Guite Dufay de se retirer illico. Un comble !
Perte des valeurs
Elle ne se retirera pas pour une bonne et
simple raison : c’est qu’elle est la seule liste à avoir un joli réservoir de
voix et que, donc, elle peut espérer gagner dimanche prochain, mais si, et
n’oubliez pas de tenir compte du fait que ce ne sont pas les mêmes qui
s’abstiendront. Cela ne changera pas grand chose à la crise ambiante mais la
nouvelle grande région Bourgogne et Franche-Comté ne mérite-t-elle pas de
rester au moins fidèle aux idéaux de la République ?
Il y a autre chose encore dans ce “choc”
subi dimanche dernier par la France tout entière. Il y a l’expression d’un
désarroi énorme et insupportable. La vague dite Marine a tout emporté de la
lassitude des petites gens, de leurs fins de mois angoissants, de leur peur de
troisième guerre mondiale, de la perte des valeurs – chrétiennes,
républicaines, éducatives, culturelles – qu’ils vivent comme un cauchemar.
Michel HUVET