François Patriat (BP) |
Dans ce caravansérail d’ote-toi-de-ma-route,
des petits comptes se règlent entre faux amis. Ces sénatoriales de septembre
apparaissent pour beaucoup comme l’abri de fortune – c’est le cas de le dire –
de tous ceux que les changements de perspective, les fusions de régions ou les
nouveaux cantons renvoient à leurs chères études politiques.
Patriat soulagé
À gauche, où se lézarde la majorité
présidentielle, François Patriat est soulagé : Rebsamen devenu ministre, plus
d’opposant sérieux à sa réelection au palais du Luxembourg, d’autant que la
gauche n’espère plus le gain que d’un seul siège sur les trois mis en jeu en
Côte-d’Or. Ses quatre autres colistiers (Isabelle Lajoux en 2 et Patrick
Molinoz en 3) n’auront évidemment que leurs yeux pour pleurer… sauf si se met
en place une stratégie dissidente mais cachée – pas d’autre liste mais à
l’intérieur même du groupe des grands électeurs – qui voudrait torpiller l’ancien
ministre de l’Agriculture de Lionel Jospin.
À droite, c’est la guerre déclarée sans
paravent entre les vice-présidents du conseil général. Le président Sauvadet –
qui n’a plus trop d’aura à l’UDI et lorgne chaque semaine un peu plus du côté
de l’UMP avec visée sur la grande région en décembre 2015 – a laissé s’envoler
ses rêves sénatoriaux et ouvert la voie à bien de ses vizirs qui se verraient
bien califes. Il soutient sans le dire Gilbert Menut, le maire de Talant, qui a
rué dans les brancards des rythmes scolaires en se faisant des amis chez les
maires ruraux qui n’en peuvent plus d’essayer de mettre en place la réforme. Le
voilà prêt à venger son échec de 2008 : avec Laurence Porte, la nouvelle maire
de Montbard et le conseiller général de Beaune-Sud, Jean-Pierre Rebourgeon, il
va séduire bien des grands électeurs.
Dissidence
Alain Houpert (Gazette Info) |
Gilbert Menut (Infos Dijon) |
Problème : en face de lui, la dissidence
existe. Alain Houpert, encore lui, est sénateur sortant. Mais il n’est plus "rural" depuis qu’il a quitté Salives pour Dijon où son flop aux municipales a
vu nombre d’amis le quitter sans le dire tout en le disant. Il va se retrouver
avec Anne-Catherine Loisier, maire de Saulieu, qui est une fine politique et
qui a besoin que l’on se souvienne d’elle avant bien d’autres échéances. Pour
que l’assise géographique de la liste soit opérationnelle, il fallait quelqu’un
de la Côte, et ce devrait être le conseiller général de Beaune-Nord, Denis
Thomas. C’est fou comme les élus de Beaune désertent leur ancienne terre
d’élection en ces mois un peu fous.
Les élections sénatoriales, fin septembre,
sont toujours délicieuses à suivre pour qui aime le poker menteur. Mais quelque
chose me dit que tout ce bel échafaudage pourrait bien se lézarder plus ou
moins d’ici l’automne.
Michel HUVET